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Le 11 mai 2006, Hans Van Themsche, alors âgé de 18 ans, se rend à Anvers avec une carabine achetée sans permis. Il tire sur plusieurs personnes dans la rue, choisies en raison de leur origine. Oulematou Niangadou, 25 ans, et Luna, une fillette de 2 ans qu’elle gardait, sont tuées. Une troisième personne, Songul Koç, est grièvement blessée.
Hans Van Themsche voulait provoquer la police pour être abattu. Il survivra à ses blessures, sera arrêté et condamné à la prison à perpétuité. Les faits, qualifiés de racistes et prémédités, provoquent une onde de choc dans tout le pays. Ce drame conduit à un durcissement de la législation sur les armes à feu en Belgique.
Une confrontation inédite, 17 ans plus tard
C’est une rencontre hors du commun. En août 2023, Laurence Van Bree, la mère de Luna, a de nouveau accepté de rencontrer Hans Van Themsche, l’auteur du crime. La première fois, c’était en 2015, loin des caméras. Cette fois, leur face-à-face est filmé et diffusé dans l’émission « Meurtre en Belgique », disponible en streaming RTL play.
Un échange bouleversant
Dès les premières minutes, Laurence Van Bree pose le ton avec des mots forts : « Œil pour œil, dent pour dent… ça, c’est de la vengeance. Et ça ne résout rien. Ça ne ramènera pas Luna. Si tu veux te débarrasser de cette colère, il faut juste la laisser partir, parce que cette colère te détruit de l’intérieur. Si tu lâches prise, alors tu peux avancer. »
Hans Van Themsche, aujourd’hui sorti de prison et interné dans une clinique psychiatrique, s’exprime en reconnaissant la gravité de ses actes : « J’ai eu honte de ce que j’ai fait. Je suis triste de ce qui s’est passé. Je suis en colère contre moi-même. Ça n’aurait jamais dû arriver. Il n’aurait jamais dû y avoir de victimes. J’ai bousillé ma propre vie. »
Il se souvient aussi d’une phrase prononcée par Laurence lors de leur premier échange en 2015 : « Tu m’avais dit ‘tu mériterais qu’on te botte les fesses, alors fais quelque chose’. Ça m’a marqué. Et tu avais raison. Aujourd’hui, j’ai un job avec plus de responsabilités. Tu as contribué à ça. »
Nous devons tous vivre avec
Laurence lui demande : « Et alors, vous êtes satisfait de la voie que vous avez choisie ? Vous êtes heureux ? » Hans répond : « C’est un processus sans fin. Il y aura toujours une partie de moi qui ne pourra jamais pardonner. »
Ce à quoi Laurence réagit simplement : « Vous allez devoir faire avec. Nous devons tous vivre avec. Mais je peux vous dire une chose : je n’y fais plus face tous les jours. Certainement pas. »
Quand il lui demande ce qui l’aide à traverser les moments difficiles, elle répond simplement : « J’ai la chance de pouvoir parler de mes émotions. Je peux pleurer. Et puis j’ai encore beaucoup de bonheur dans ma vie. C’est ce qui me fait tenir. »
Mais elle ne cache pas les moments d’effondrement : « Il y a eu des jours où j’ai demandé à mon médecin : ‘Pouvez-vous me plonger dans le coma pendant deux mois ?’ Tellement j’étais fatiguée d’y penser, de devoir toujours faire face. Mais j’ai encore beaucoup de bonheur dans ma vie donc ça me fait tenir. »
En fin d’échange, Hans Van Themsche présente ses excuses : « Je suis terriblement désolé pour ce que je vous ai fait. Pas seulement à vous. À toutes les personnes concernées. » Laurence l’écoute, puis répond : « Je peux les entendre. D’autant que je sens que tu es sincère. Ce n’est pas une excuse bidon. »
Elle livre ensuite un témoignage rare, empreint de courage : « On m’a demandé ce que je ressentais à l’idée de me retrouver devant le meurtrier de ma fille. J’ai répondu : je ne vais pas te regarder comme ça. Sinon, je ne serais pas là. Pour moi, tu étais un jeune de 18 ans, complètement perdu dans ses pensées. Aujourd’hui, tu es quelqu’un d’autre. » Et de conclure : « Tu es toujours là, et tu le resteras. Ce que tu as fait fera toujours partie de toi. Mais je suis heureuse que tu sois devenu quelqu’un d’autre, et que tu ne sois plus celui que tu as été. »
L’épisode de « Meurtre en Belgique » consacré à l’affaire Hans Van Themsche est à découvrir en streaming sur RTL play.
