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« Elle a commencé à pleurer… alors je lui ai tiré dessus » : vingt ans après son raid raciste à Anvers, Hans Van Themsche revient sur l’assassinat de Luna, 2 ans

Par RTL info
« Meurtre en Belgique » vous emmène au cœur des affaires criminelles qui ont marqué notre pays. Dans ce nouvel épisode, retour sur le drame d’Anvers : le 11 mai 2006, Hans Van Themsche ouvrait le feu en pleine rue, tuant la petite Luna Drowart, 2 ans, et sa nourrice Oulematou Niangadou, 25 ans. Condamné à perpétuité, Hans Van Themsche témoigne aujourd’hui depuis sa cellule, près de 20 ans après les faits.

Cela paraît inconcevable aujourd’hui, mais il y a vingt ans à peine, il était encore possible d’acheter une arme librement en Belgique. Le 11 mai 2006, Hans Van Themsche, alors âgé de 18 ans, se procure une carabine sans permis ni licence dans une armurerie d’Anvers. Armé, il se lance dans un raid meurtrier à caractère raciste en pleine rue.

Il abat Oulematou Niangadou, une jeune femme malienne de 25 ans, et la petite Luna Drowart, 2 ans, qu’elle gardait ce jour-là. Une troisième victime, Songul Koç, d’origine turque, est grièvement blessée. Van Themsche visait délibérément des personnes d’origine étrangère, dans une volonté assumée de « se faire tuer par la police ».

Ce drame suscite une onde de choc nationale. Moins d’un mois plus tard, la loi sur les armes à feu est durcie en Belgique : l’achat libre d’armes à feu est interdit, et des permis deviennent obligatoires.

Un témoignage inédit dans « Meurtre en Belgique »

Dans le documentaire diffusé ce mardi soir sur RTL tvi et disponible en streaming sur RTL play, Hans Van Themsche prend la parole pour la première fois depuis sa cellule. Face au juge d’instruction Karel Van Cauwenberghe, qui avait mené l’enquête en 2006, il dit vouloir « prendre ses responsabilités » et « donner un peu de contexte » à ce qui s’est passé, tout en affirmant ne plus être le même homme qu’à l’époque.

« Je ne suis pas fier de ce que j’ai fait », dit-il. « J’ai grandi, j’ai changé. Mais je veux rester anonyme, les gens ne me reconnaissent pas, et j’aimerais que ça continue comme ça. »

Tout remonte à son adolescence. Hans Van Themsche est décrit comme un adolescent solitaire, en marge, peu sociable et mal dans sa peau. Il n’aime pas l’école mais rêve de travailler avec les animaux. À l’époque, la seule formation accessible se trouve à Roulers, en internat. Une option coûteuse pour ses parents, qui le mettent immédiatement sous pression : s’il échoue, il devra rentrer.

Malgré des résultats acceptables, Hans sombre peu à peu dans l’isolement. « Je n’arrivais pas à parler de ce que je ressentais », explique-t-il. « Alors je me suis évadé dans les jeux vidéo… puis dans l’alcool. » Il commence aussi à fumer en cachette.

Un soir, les éducateurs découvrent des mégots et de l’alcool dans sa chambre. Il est sanctionné et risque l’expulsion. Pour Hans, c’est un effondrement. « Je ne pouvais pas le dire à mes parents, je ne voulais pas les décevoir. J’avais l’impression que ma vie s’arrêtait là. J’ai pensé au suicide. Et puis… j’ai eu une autre idée. Acheter une arme, tirer dans la rue jusqu’à ce qu’un policier me tue. Ça ressemblait à la bonne solution. »

Un crime qui a bouleversé la Belgique

Le 11 mai 2006, Hans Van Themsche quitte l’internat, prend le train pour Anvers, et achète une carabine de chasse ainsi que des munitions destinées au gros gibier. « Quand j’ai eu l’arme en main, je me suis demandé : pourquoi pas une balle dans la tête ici, tout de suite ? » Mais il poursuit son plan.

Il marche dans les rues du centre-ville, repère une femme portant un voile : Songul Koç. Il tire, la blesse grièvement. Quelques mètres plus loin, il aperçoit Oulematou Niangadou et la petite Luna sur un banc. Il tire sur la nounou, puis sur l’enfant. « Luna a commencé à pleurer. Je ne pouvais pas supporter ça… alors je lui ai tiré dessus aussi », confie-t-il.

Hans est finalement neutralisé par un tir de la police. Il survit. L’enquête révélera ses intentions : tuer un maximum de personnes d’origine étrangère avant d’être lui-même abattu.

La mère de Luna face à l’assassin de sa fille

Dans cet épisode de « Meurtre en Belgique », l’un des moments les plus bouleversants est la confrontation entre Laurence Van Bree, la mère de la petite Luna, et Hans Van Themsche. Vingt ans après la tragédie, elle choisit de lui faire face, non pas pour obtenir des excuses, mais pour tenter de comprendre qui il est devenu.

Cette rencontre, d’une rare intensité, dit beaucoup du chemin intérieur qu’elle a parcouru. « Œil pour œil, dent pour dent… ça, c’est de la vengeance, et ça ne résout vraiment rien. Ça ne ramènera pas Luna », confie-t-elle. « Si tu veux te débarrasser de cette colère, il faut juste la laisser partir, parce que cette colère te détruit de l’intérieur. Si tu lâches prise, alors tu avances. »

À plusieurs reprises, Hans Van Themsche a demandé à être transféré dans un établissement psychiatrique fermé. Fin juin 2025, sa demande a finalement été acceptée. Il est donc aujourd’hui sorti de prison et suit un traitement intensif dans une clinique psychiatrique.

Retrouvez « Meurtre en Belgique » ce mardi 2 septembre à 20h25 sur RTL tvi et en streaming sur RTL play.

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