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"Elle provoquait l’abandon pour vérifier que je resterais": Éric Willem raconte son parcours de famille d’accueil en solo

Dans son livre "Papa solo", Éric Willem raconte l’histoire de son parcours de famille d’accueil en solo, et de sa rencontre avec Lilly, une fillette de cinq ans placée en institution depuis sa naissance. Un témoignage sincère sur l’attente, la peur… et le lien qui finit par naître.

C’est une rencontre qui a changé deux vies. Celle d’Éric Willem, un homme seul décidé à devenir famille d’accueil, et celle de Lilly, qui a passé cinq ans en pouponnière. Dans son livre "Papa solo", Éric retrace cette histoire peu ordinaire, née d’un geste simple et bouleversant : un doudou déposé sur les genoux d’un inconnu.

Une enfance passée en pouponnière

Lilly a passé les premières années de sa vie en pouponnière, une institution qui accueille les jeunes enfants sans solution familiale. En Belgique, entre 600 et 1.000 enfants attendent aujourd’hui une famille d’accueil, certains étant même hébergés à l’hôpital, faute de places.

La première présentation de Lilly à Éric se fait en visioconférence, en plein covid. On ne lui montre ni photo, ni prénom, juste un dossier clinique très froid : sevrage à la naissance, crises de colère, père incarcéré et strabisme. "C'est toute une série de choses dont on ne rêve pas forcément", confie-t-il. Les services de placement familial lui ont laissé 24 heures pour faire un choix.

"Ce n'est pas possible de laisser cet enfant en pouponnière", avoue Éric Willem, mais il a besoin de parler à quelqu’un qui la connaît vraiment pour être certain de son choix. C’est la référente de Lilly, sa figure d’attachement en pouponnière, qui lui parle d’une enfant taquine, espiègle, qui adore le chocolat. Ce contact change tout. Éric accepte.

Une relation à apprivoiser

Le premier entretien est bref : 30 minutes, et une enfant qui ne parle pas, ne regarde pas. Jusqu’à ce que Lilly laisse tomber son doudou. Éric le ramasse, le lui tend, et elle le dépose doucement sur ses genoux. "C'était un geste très fort et c'est à partir de ce moment-là qu'elle a commencé à s'ouvrir", se souvient-il.

Lilly arrive chez lui après une période de pré-accueil. Le psychologue le prévient : elle va tester les limites. Comme beaucoup d’enfants abandonnés, elle souffre d’un trouble de l’attachement. "Elle provoquait l’abandon, non pas pour que je la lâche, mais pour vérifier que je tiendrais. En tant que parent d'accueil, il faut se préparer à ça". Cinq ans plus tard, Lilly a grandi. Elle va bien, a un beau-père, un chien, des copains, et surtout : elle ne veut plus entendre parler de "papa d’accueil". "Elle veut qu'on dise papa"

Éric est aujourd’hui engagé dans la procédure d’adoption. Son livre "Papa solo" est un témoignage d’amour, de patience et de résilience, mais aussi un appel à briser le silence sur les réalités des enfants oubliés des institutions : "Ils sont une pouponnière et certains sont en hôpitaux parce qu'il n'y a plus de places en pouponnière. Et donc ils sont placés dans des hôpitaux. C'est une situation inadmissible en Belgique en 2025".

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