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En Belgique, rares sont les écrivains qui peuvent vivre exclusivement de leur plume. Entre un marché dominé par la production française et la difficulté d’attirer de nouveaux lecteurs, les auteurs belges doivent souvent cumuler plusieurs activités pour poursuivre leur passion.
Pour Frédéric Ernotte, écrivain belge et auteur du thriller "Le Malheur des uns", la réalité est claire : "De vivre oui, je pense qu'on est peu nombreux. Et en France aussi d’ailleurs. Ce n’est pas que la Belgique". Comme de nombreux auteurs, il exerce un autre métier à côté pour subvenir à ses besoins, un équilibre indispensable pour continuer à écrire sans pression financière.
Loin de la pression d’une publication annuelle, Frédéric Ernotte préfère prendre le temps nécessaire pour peaufiner ses romans : "Ça prend du temps. Si ça prend deux ans, trois ans, quatre ans, dix ans, ça les prendra". Plutôt que de se plier aux exigences du marché, il mise sur la qualité et l’originalité de ses récits, s’assurant que chaque livre qu’il publie soit à la hauteur de ses attentes et de celles de ses lecteurs.
Une concurrence française omniprésente
L’un des défis majeurs pour les auteurs belges est la domination du marché par la production française. Les grandes maisons d’édition hexagonales bénéficient d’une diffusion bien plus large et d’une visibilité accrue dans les librairies, rendant plus difficile l’émergence des écrivains belges.
Pour autant, Frédéric Ernotte reste optimiste : "Je pense qu'il y a de la place pour tout le monde". Selon lui, le véritable enjeu est d’amener les gens vers la lecture, quel que soit le genre ou le format : "Je fais partie des gens qui pensent que tout le monde aime lire, mais pas la même chose. Il faut juste prendre le temps d’être curieux, de trouver la bonne porte pour chacun".
L'auteur souligne également l’importance de proposer des récits qui sortent du lot et captivent le lecteur. "Quand je sors un livre, je sors un livre que j’aimerais lire", affirme-t-il.