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Sandrine est incarcérée depuis deux ans à la prison de Roanne. À 45 ans, cette détenue condamnée à douze ans de réclusion pour des faits graves a décidé de se projeter vers l’avenir. Malgré les murs, les verrous et la solitude, elle s’apprête à vivre ce qu’elle décrit comme « le plus beau jour de sa vie » : son mariage avec Antonio.

Une cérémonie sans fête, mais pleine de sens
Dans le documentaire « Le quotidien hors normes des femmes en prison », disponible sur RTL play, Sandrine livre un témoignage poignant sur ce moment intime vécu dans des circonstances exceptionnelles. « C’est un amour très fort parce que par-delà la prison, notre amour s’est renforcé », confie-t-elle. Derrière les barreaux, l’amour devient une bouée, un repère, un objectif. Depuis plus de deux ans, le couple avance ensemble, chacun d’un côté des murs.
Le mariage s’est déroulé comme tous les mariages civils : un maire officie, les vœux sont échangés. Mais ici, les familles sont absentes. Seules une aumônière et une codétenue ont pu assister à la cérémonie en tant que témoins. Un cadre restreint, une joie contenue, mais une promesse forte.
C’est bizarre d’être mariée et d’être en cellule
À peine la cérémonie terminée, Sandrine a dû retirer sa robe de mariée, quitter son mari, et réintégrer sa cellule de neuf mètres carrés. « Normalement, la vraie tradition, c’est qu’on passe à la mairie, on passe à l’église. Et puis il y a les festivités entre amis et en famille, puis la nuit de noces. Et non, c’est le retour à la réalité brute », raconte-t-elle.
Ce retour à la réalité, c’est aussi la perspective de sept années encore à purger avant de pouvoir espérer une vie commune. Pour Sandrine, ce mariage est une force. Il lui permet de tenir, jour après jour, face à la dureté de l’enfermement. « Il n’y a plus de confiance du tout en prison », dit-elle. Elle vit dans l’angoisse d’être prise pour cible et reste constamment sur ses gardes.
L’amour, un espoir derrière les murs
Sandrine n’est pas seule dans ce quotidien difficile. Le documentaire suit également trois autres femmes incarcérées : Shelina, Harmonie et Yasmina. Toutes ont accepté de témoigner à visage découvert sur leur quotidien, leurs souffrances, mais aussi leurs espoirs. À travers elles, c’est une autre image de la prison qui se dessine, plus humaine, plus intime.
En Belgique, les femmes détenues représentent à peine 4 % de la population carcérale, soit environ 500 personnes. Un chiffre faible, mais une réalité complexe, souvent invisible. Certaines sont mères, d’autres en couple, toutes confrontées à un quotidien sous tension où chaque instant de normalité, comme un mariage, prend une valeur immense.
Le documentaire « Le quotidien hors normes des femmes en prison » est à retrouver en streaming sur RTL play.

















