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La Pro League fait face à un véritable séisme médiatique et financier. Avec la rupture du contrat entre DAZN et la Pro League, les clubs font face à des pertes potentielles de plusieurs millions d’euros. Mais concrètement, que vont perdre les clubs ? Quels sont les risques ? On fait le point en fonction des situations.
Si la Pro League ne trouve pas de diffuseur
Premier cas de figure, le plus extrême : la Pro League ne trouve aucun accord cette saison. Dans ce cas, les clubs perdront environ 55 millions d’euros, tous réunis, alors que 29 millions d’euros ont déjà été payés à ce stade. Mais attention, il y aura une forte différence selon les clubs !
Avec la clé de répartition actuelle de la Pro League, les clubs du « G5 » continueront à percevoir plus que les clubs moins classés. Comprenez que des clubs comme Bruges ou Anderlecht devront certes compenser ces pertes, mais La Louvière ou des clubs de ce standing pourraient eux être privés de millions d’euros… qui deviendraient de possibles menaces sur la santé économique de l’entreprise dans son ensemble.
Forcément, la situation sera encore plus complexe en Challenger Pro League. Sur les 84 millions d’euros de droits annuels, ils ne touchent qu’une toute petite proportion. Cela les rend donc encore plus vulnérables, eux qui ont déjà un budget plus léger.
Pire : si aucun accord n’est trouvé sur cinq ans, la perte totale pour l’ensemble des clubs serait de… 391 millions d’euros. Un gouffre que certains compenseront par les revenus européens, mais le sponsoring serait aussi menacé si la visibilité du championnat est réduite à ce point. Pour éviter cela, la Pro League pourrait suivre un modèle semblable à celui de la France en créant sa propre chaîne, mais les revenus qui y seraient liés seraient tout de même bien inférieurs à ceux promis par DAZN à l’époque.
Si la Pro League trouve un diffuseur
Les pertes seront forcément moins importantes si un accord est trouvé pour cette saison. Imaginons que DAZN soit finalement poussée à diffuser la compétition, à conditions égales. Là, les pertes en 2026 seraient proches de 0, mais si un nouvel accord est négocié ailleurs, la perte sera celle… du nouveau prix.
Exemple : si un nouveau diffuseur trouve un accord sur 5 ans à 65 millions d’euros par an, on peut donc parler de 19 millions d’euros de moins dans les poches des clubs belges par rapport aux montants actuellement promis.
Pourquoi c’est grave ?
Forcément, la perte des droits TV en Belgique est une petite catastrophe pour les clubs belges, parce qu’elle enclenche un engrenage. Sans droits TV, qui atteignent parfois 26 % du budget total des clubs selon Sudinfo, les équipes belges doivent trouver un moyen d’éponger un trou massif, que le sponsoring seul ne peut pas combler, surtout si les marques… n’ont pas de visibilité télévisée.
Comment faire ? Difficile à dire. Parce qu’il faudra innover, sans doute accepter pour certains de miser plus sur les revenus liés au mercato ou à des accords commerciaux originaux, comme vendre le nom de son stade à une marque ou vendre des éléments internes à des gestionnaires privés, comme le Barça l’a fait en Espagne avec sa propre télévision par exemple.
Quoi qu’il en soit, la situation est grave. Sans ce budget, à court terme, des clubs seraient dans le rouge. À long terme, les conséquences seront encore plus dramatiques.


















