Partager:
"Il est trop tôt pour parler de dynastie, on n'en a pas fini": Patrick Mahomes, vainqueur de son deuxième Super Bowl avec les Kansas City Chiefs, compte bien en gagner d'autres pour se rapprocher des sept de Tom Brady, dont il s'impose comme le successeur désigné.
Le quarterback des Chiefs, élu MVP de la saison cette semaine, a brisé une drôle de malédiction voulant qu'un joueur ainsi honoré ne parvienne pas à remporter une finale dans la foulée depuis 2000.
Face aux Eagles (38-35), il est de fait devenu dimanche le 11e joueur de l'histoire à y parvenir, le premier depuis Kurt Warner, sacré avec les Rams il y a 23 ans.
Ce faisant, il a cimenté un peu plus sa place au sommet de ce sport rude pour les organisme, surmontant la douleur d'une entorse à la cheville droite aggravée sur un plaquage qui aurait pu sonner le glas des espoirs des Chiefs.
Au courage, il les a guidés à un deuxième titre en trois finales disputées en quatre ans, en effaçant un retard de dix unités à la pause, avec deux de ses trois touchdowns réussis aux lancers dans le dernier quart-temps.
"Il est LE MVP et il l'a montré ce soir. Ces actions qu'il a faites l'ont rapproché du plus près possible de Superman", l'a complimenté son entraîneur Andy Reid, avec la démesure proportionnelle à l'exploit majuscule de sa star, qui a fait basculer le match le plus attendu de l'année.
- "MVPat" -
"Revenir en seconde période comme il l'a fait, réussir ces passes en fin de match, c'est ce sur quoi les légendes sont construites", a jugé l'ancien quarterback Danny Kannell, consultant sur CBS Sports.
Même diminué par cette cheville encore endolorie, après avoir été malmenée durant les play-offs, le "QB" de 27 ans a ainsi su rester au sommet de son art, porté par la détermination des grands champions.
"Je l'avais dit cette semaine que rien n'allait m'éloigner du terrain (...). Le compétiteur qu'il y a en soi, c'est ce pour quoi vous travaillez toute votre vie. Je savais que je ne sortirais pas de ce match. Même avec cette entorse de la cheville, de nouveau un peu aggravée", a-t-il répété après-coup.
"+MVPat+. On ne dira jamais assez sur ce que ce gars représente pour Kansas City et cette équipe", l'a a salué son receveur préféré Travis Kelce, à qui il a offert son premier touchdown en début de rencontre.
Déjà prophète dans le Missouri, depuis qu'il a conduit les Chiefs à leur deuxième titre en 2020, cinquante ans après le premier, Mahomes n'est pas encore dans le gotha des quarterbacks en NFL, car devant lui se trouvent l'intouchable Brady (7), Bart Starr (5), Joe Montana ou encore Terry Bradchaw (4) entre autres.
- "Club restreint" -
"Mais une fois que vous en gagnez deux, vous vous placez dans un club restreint de quarterbacks. La façon dont il joue le jeu est tellement différente. Il a changé la façon dont les gens veulent jouer à ce poste", soutient Tim Hasselbeck, un autre "QB" consultant pour ESPN.
Ce qui permet d'alimenter le débat, c'est qu'on réussit rarement un aussi grand match sans grande opposition. Et dans le cas de ce 57e Super Bowl, Mahomes aurait tout aussi bien pu se retrouver dans l'ombre, car longtemps la lumière fut sur son vis-à-vis Jalen Hurts.
Ce dernier, pour son premier Super Bowl à 24 ans, a joué à un niveau exceptionnel, réussissant les quatre touchdowns de son équipe dont trois à la course, ce qu'aucun quarterback n'avait jamais encore réalisé à ce stade.
Leur duel avait été déjà qualifié d'historique sur le papier, car c'était la première fois que deux Afro-Américains à ce poste-clé s'opposaient dans la grand-messe du foot US. Il a accouché de la meilleure publicité qui soit, annonçant qui sait d'autres joutes à venir.
En attendant, les Chiefs et Mahomes, du haut de ses 27 ans, seront bien l'équipe à battre la saison prochaine. "Nous allons continuer à nous battre. Nous avons beaucoup de jeunes joueurs", a-t-il prévenu.