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"La mentalité doit changer": le gros coup de gueule de notre consultant après la vague de chutes dans le peloton

Wout Van Aert n'ira donc pas au Giro. Le Belge est la dernière victime d'une série de forfaits dans de grandes courses du calendrier cycliste. Ces dernières semaines, nombreux sont ceux à avoir été victimes de grosses chutes. Van Aert sur A Travers la Flandre, Remco Evenepoel et Jonas Vingegaard au Tour du Pays basque ne sont que des exemples parmi d'autres.

Mais comment expliquer la recrudescence des chutes graves ? Nous avons posé la question à Maxime Monfort, notre expert cyclisme. L'ancien coureur belge estime que certaines critiques passent à côté du vrai problème, qui se doit d'être combattu. "Il y a beaucoup de pseudo-spécialistes qui émettent leur avis, ça me dérange moi et beaucoup de gens du milieu. Beaucoup parlent sans savoir", lance d'entrée notre consultant, en faisant référence à des allusions multiples. "Il y a beaucoup de gens qui remettent le matériel en question, les oreillettes et tout ça. On ne peut pas aller contre la technologie, que ce soit au niveau du matériel ou de la technologie extérieure au vélo, je pense aux oreillettes ou à d'autres outils de communication. Mais il faut s'adapter à cette technologie", détaille-t-il.

Selon lui, le vrai souci est ailleurs et concerne à la fois la sécurisation des parcours et un travail de fond sur l'approche même des courses. "Il y a certainement des choses à faire au niveau de la sécurité. Revoir les parcours, en sachant qu'on ne sait pas tout sécuriser sur une course en ligne. Peut-être que l'avenir du cyclisme va s'orienter plus vers des parcours en circuit où l'on sait mieux sécuriser les choses", précise-t-il au niveau du volet sécuritaire, estimant cependant qu'il ne faut pas s'en prendre aux coureurs dans ce domaine. "C'est un peu à celui qui va freiner le dernier avant d'arriver à un virage, alors qu'avant, il y avait un peu plus d'espace. Et ça, ce n'est pas la technologie. Ce ne sont pas les compteurs GPS ou la radio. Aucun coureur ne va regarder son GPS quand il faut être attentif. C'est une question de mentalité", détaille-t-il.

La mentalité, c'est là que se trouve, selon lui, la clé de tout cela. "Elle doit clairement changer", avance même Maxime Monfort. "Pour le faire, il faut souvent appliquer des sanctions. Cela n'est pas de mon ressort, c'est à l'Union Cycliste Internationale de le faire et c'est facile d'avancer des arguments comme ça, mais c'est plus difficile de les mettre en place. Je sais que tout le monde réfléchi dans le même sens, il y a certainement moyen de changer la mentalité", nous précise-t-il ensuite.

Pour lui, il y a aujourd'hui trop de coureurs de haut vol, qui manquent parfois d'un peu de lucidité, ce qui rend les courses dangereuses. "Le niveau est tellement haut que les moins forts sont devenus meilleurs et se rapprochent des meilleurs. Il n'y a pas plus de place dans un virage clé qu'avant, par contre, il y a plus de monde et la mentalité fait que les jeunes n'ont pas peur d'aller frotter un Remco ou un autre grand nom. Avant, les jeunes regardaient les stars avec de grands yeux. Je crois qu'ils ont toujours du respect, mais ils ont moins peur", regrette-t-il ensuite.

La sécurité a toujours été un élément fondamental dans le cyclisme, comme dans de nombreux autres sports, surtout en zone ouverte. Mais il est temps de faire quelque chose, notamment sur les jeunes, selon notre consultant. Au risque de mettre la santé des coureurs en danger. 

 

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