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Poubelles, stationnement, garderies, cimetières… : cette commune wallonne augmente ses taxes pour 2026, d’autres pourraient suivre

Par RTL info avec Arnaud Toussaint 
Avec la limite des allocations de chômage à deux ans, imposée par le gouvernement De Wever, et l’afflux d’allocataires sociaux aux CPAS qui en découle, les communes se retrouvent asphyxiées. Et comme elles ne peuvent pas être en déficit, certaines n’ont pas d’autre choix que d’augmenter leurs taxes, comme à Namur.

À l’exception de l’impôt sur les personnes physiques et du précompte immobilier, presque toutes les taxes et redevances vont augmenter à Namur pour générer de nouvelles recettes à partir du 1er janvier 2026. Cela représente 80 taxes en tout, qui concernent le stationnement, l’accueil extrascolaire, les démarches administratives, les logements inoccupés, la culture, le sport ou encore les cimetières.

En voici quelques exemples :

  • +33 % : la redevance appliquée aux véhicules en infraction de stationnement (non-paiement ou dépassement du temps autorisé) passera de 30 € à 40 €. Pour rappel, elle était de 26 € en 2018.
  • +66 % : les frais de garderie, actuellement calculés à la minute (0,02 €), seront désormais facturés par tranche de 15 minutes, au tarif de 0,50 €.
  • +33 % : la part communale perçue pour la délivrance d’une carte d’identité ou d’un permis de conduire passera de 6 € à 8 €.
  • +25 % : un extrait ou une copie d’acte (naissance, mariage, etc.) coûtera désormais 25 €, contre 20 € actuellement.
  • +19 % à +38 % : la taxe sur les habitations laissées vacantes est renforcée. Les nouveaux montants seront : 200 € par mètre courant de façade dès la première année (contre 150 € aujourd’hui), 250 € la deuxième année (contre 180 €) et 320 € la troisième année (contre 270 €).
  • +66 % à +500 % : l’entrée dans les musées coûtera désormais 5 € pour tous. Actuellement, les Namurois paient 1 € symbolique, et les visiteurs extérieurs 3 €. Cette distinction sera supprimée.
  • +25 % : le tarif d’entrée à la piscine passera de 3 € à 3,75 € pour les Namurois.
  • +19 % : le coût d’une concession standard en caveau pour une durée de 30 ans passera de 840 € à 1 000 €.

D’abord des économies dans les travaux et le personnel avant les taxes

Pour agir sur leur budget, les communes peuvent tout d’abord diminuer leurs dépenses et investissements, par exemple en reportant des travaux ou en annulant des aménagements urbains prévus. Il y a ensuite le personnel communal, en ce compris leurs pensions. Elles peuvent donc choisir de ne pas remplacer le personnel qui part à la pension.

Pour Julien Flagothier, conseiller en Finances publiques à l’Union des Villes et Communes, c’est d’abord là que les communes vont agir dans les prochains mois. « Elles travailleront d’abord sur leurs dépenses et sur les économies potentielles qu’elles peuvent réaliser avant d’imaginer augmenter la pression fiscale », explique-t-il, car les taxes communales « ne sont pas le levier principal ».

Mais quand freiner les dépenses et ne pas remplacer son personnel ne suffit pas, les communes doivent augmenter les taxes, même si cette solution n’est pas la plus efficace. « Les principales sources de recettes fiscales des communes, c’est l’impôt des personnes physiques et le précompte immobilier. C’est vrai que les recettes générées par la fiscalité purement locale sont plus limitées, mais elles permettent d’équilibrer parfois les budgets communaux lorsqu’il y a un manque au niveau du financement », ajoute Julien Flagothier.

Une obligation de budget à l’équilibre

Elles y sont contraintes car contrairement à l’État belge ou aux Régions et Communautés, les communes ne peuvent pas être en déficit. « Les communes se retrouvent dans une situation budgétaire qui est quand même assez complexe, puisqu’il faut savoir que c’est le seul niveau de pouvoir qui a l’obligation de présenter des budgets à l’équilibre, c’est-à-dire qu’elles doivent présenter un budget dont les recettes permettent de financer les dépenses », fait remarquer le conseiller.

Et en matière de taxes, « les communes bénéficient vraiment d’une grande liberté à ce niveau-là. Et donc, en fonction de leur réalité budgétaire, mais également en fonction de leur réalité propre sur leur territoire, elles peuvent décider d’opter pour certaines taxes, d’en supprimer d’autres, de diminuer certains taux, d’en augmenter d’autres. »

Namur n’est pas la seule commune wallonne qui va devoir augmenter ses taxes. Celle qui risque d’ailleurs le plus d’augmenter, c’est le traitement des immondices. La « taxe poubelles » représente à elle seule 53 % des taxes communales en moyenne.

Je pense qu’on ne va pas chercher l’argent au bon endroit
Dominique, habitante de Namur

L’entrée en vigueur de ces augmentations est prévue pour le 1er janvier 2026. Des recettes supplémentaires de 3,7 millions d’euros sont attendues. Selon l’opposition, ces différentes mesures représenteront un coût moyen supplémentaire de 60 € par ménage et par an pour les habitants de Namur.

Dominique y habite depuis 30 ans et elle n’est malheureusement pas étonnée. « Par rapport à Namur, rien ne m’étonne que tout augmente. Ils vont vous dire qu’il faut bien trouver l’argent quelque part, mais je pense qu’on ne va pas le chercher au bon endroit. »

Et si vous vous demandez où passera cet argent, sachez que « les dépenses les plus importantes des communes, c’est avant tout les dépenses de personnel, en ce compris les dépenses liées à la facture de pension. Deuxièmement, il s’agit des CPAS, des zones de police et des zones de secours », rappelle Julien Flagothier.

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