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« On ne peut pas tout contrôler » : le gouvernement belge mis en garde contre l’afflux massif de colis venant de Chine

Par RTL info avec Laura Van Leerbergh, Sébastien Prophète, Gaetan Delhez et Lucie Jassogne
Le conseil central de l’économie met en garde le gouvernement belge contre l’afflux massif de colis envoyés par les grands acteurs de l’e-commerce chinois. Près d’1 milliard de colis ont transité par la Belgique en 2024. Impossible de les contrôler avec les moyens actuels. Il faut, selon cet organisme économique, pousser l’Union européenne à accélérer sa réforme douanière.

Commander en ligne sur des plateformes chinoises est une habitude de plus en plus répandue. Des jouets, des objets de décoration, des vêtements et depuis récemment, de l’alimentaire. Une offre très variée qui séduit. « Parfois ce sont des petits accessoires, des petits trucs, des petites bricoles. Franchement je ne vais pas au-delà de 100 euros », confie une cliente. Des produits à prix cassés, dans le viseur du Conseil central de l’économie. Pourquoi ? D’abord parce qu’ils inondent le marché belge. Le nombre de colis venant principalement de Chine et transitant dans notre pays est passé de 1600 par jour en 2017 à 4 millions en 2024. Des colis dont la plupart coûtent moins de 150 euros. Ils sont donc exonérés de droits de douane, ce qui rend les frais de port très attractifs. Une concurrence déloyale pour les commerces locaux.

« Un fléau absolu »

Lora Nivesse, directrice affaires publiques de la fédération du commerce et des services, tire la sonnette d’alarme : « La concurrence est telle qu’on ne l’a jamais connue, c’est vraiment un fléau absolu. Le commerce belge européen est sur le point de mourir vraiment. C’est pour ça qu’on lance aussi un appel à vraiment prendre des mesures au niveau politique. Si on veut encore avoir des magasins belges européens, il faut agir maintenant sinon ce sera trop tard ».

Autre problème, ces marchandises sont non conformes aux normes européennes, des produits peu durables et de mauvaise qualité. Jean-Philippe Ducart, porte-parole de Testachats, estime que les consommateurs sont « insuffisamment conscients des dangers et des conséquences de ce type d’achat ». « On a vu dans nos enquêtes, notamment sur certaines plateformes chinoises, qu’il y avait des problèmes de sécurité, de qualité, de durabilité. On doit sensibiliser les consommateurs aux conséquences de leurs achats », poursuit-il.

La douane dépassée par le volume

Les colis ne sont pas toujours contrôlés, faute de moyens de la douane. « Il y a eu en 2024 un milliard de déclarations. On cible au mieux les colis via des analyses de risque pour aller au cœur de la problématique. On a aussi le flair des douaniers sur le terrain qui vont essayer de détecter les colis problématiques », raconte Florence Angelici, porte-parole du SPF Finances. « Mais on ne peut pas tout contrôler, c’est certain », ajoute-t-elle.

L’Union européenne envisage d’imposer une taxe de 2 euros sur les petits colis. Mais cette mesure pourrait prendre du temps avant d’être mise en place. Résultat, le Conseil central de l’économie appelle le gouvernement belge à agir en renforçant les moyens de ses services douaniers ou encore en instaurant des frais de traitement sur les colis.

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