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Vendredi soir, alors qu’elle conduisait sur la Rue de Visé à Dalhem, Victoria a été témoin d’une scène d’une horreur sans nom. Le véhicule devant elle était en train de traîner un chien sur le côté de la voiture, pendu à sa laisse.
La jeune conductrice est allée porter plainte à la police pour maltraitance animale. La commune de Dalhem, où se sont produits les faits vendredi soir, et Gaïa ont également décidé de porter plainte contre le propriétaire.
La plaque d’immatriculation du véhicule a été floutée mais avec l’aide de l’intelligence artificielle, certaines personnes ont pu la découvrir, ainsi que le nom et le prénom du propriétaire du chien. L’animal, du nom de Arès, n’a pas survécu.
Sa maison incendiée
Le conducteur s’était rendu au commissariat de la police de Hermalle samedi matin et plaide la thèse de l’accident. Il ne se serait pas rendu compte que le chien avait sauté par la fenêtre au démarrage. Une enquête a été ouverte pour faits de maltraitance animale. Le parquet de Liège donne davantage d’informations sur sa déclaration : « Monsieur précise dans son audition s’être rendu le 4 juillet vers 19h00 dans un café situé à Dalhem. Il dit avoir laissé son chien dans son véhicule, et plus précisément, dans son coffre, attaché par sa laisse ».
L’homme serait ensuite revenu vers 22h00 à son véhicule, « sans prêter attention à la présence de son chien, pensant que celui-ci dormait dans le coffre ». Le parquet ajoute : « Il dit avoir été averti de la situation par les appels de phares d’une conductrice. C’est à ce moment-là qu’il aurait réalisé que son chien était pendu à l’extérieur par la fenêtre arrière droite de son véhicule. Monsieur l’a détaché, l’a mis dans son coffre et est reparti ».
Le propriétaire du chien décédé risque 8 jours à 3 ans d’emprisonnement et/ou une amende de 800 à 8.000.000 € ainsi que le retrait du permis de détention d’un animal.
Lors de l’audition, et d’après nos confrères de Sudinfo, la police a demandé au propriétaire du chien de prendre les mesures de sécurité, qui consistent à se retirer à ses réseaux sociaux et de quitter son domicile pendant quelque temps.
Maison incendiée et vandalisée
La recommandation n’a pas été suivie dans l’immédiat par le conducteur. Il a failli le payer de sa vie puisque son habitation a été incendiée dans la nuit de dimanche à lundi, vers 1h30 du matin. Dormant à l’étage, il a pu sortir de son habitation à temps. « La maison a aussi été vandalisée de plusieurs graffitis comme ‘tueur de chien’, ‘vengeance pour ton chien’», indique le parquet de Liège.

Pour le bourgmestre d’Oupeye, où réside le conducteur, c’est une première : « Personnellement, c’est la première fois que j’assiste à ce type d’événement, donc à savoir un événement choquant, dramatique, qui est médiatisé, suivi d’une chasse à l’homme organisée sur Facebook avec une identification de la personne, que je connais d’ailleurs, et qui amène pendant la nuit à une vengeance, une tentative de vengeance qui aurait pu aboutir aussi à la mort de la personne », avoue Serge Fillot.
Concernant l’incendie, un expert a été requis afin de déterminer les causes de l’incendie, indique le parquet de Liège : « Les premiers devoirs d’enquête laissent penser qu’il s’agirait d’un incendie volontaire commis la nuit en présence de personnes dans l’habitation ». Pour les faits d’incendie volontaire avec présence humaine commis la nuit, la personne risque une peine pouvant aller jusqu’à 30 ans d’emprisonnement
Déferlante de haine sur les réseaux sociaux
Sur Facebook, des dizaines de publications incitent à la haine contre le propriétaire du chien. « Retenez bien son nom », écrit Anais. « Ce monstre, cette ordure qui a infligé des souffrances atroces à son chien », surenchérit Murielle.

Le bourgmestre d’Oupeye déplore la situation et appelle au calme : « On est passé à autre chose là : de la mort dramatique d’un chien, cruelle, avec une personne qui devra s’en expliquer, c’est devenu une chasse à l’homme. Si on a mis le feu volontairement la nuit alors que quelqu’un était dans la maison, c’est une tentative de meurtre (…) On ne vit pas dans la jungle ici », martèle Serge Fillot. « J’appelle les citoyens à se calmer, à ne pas appeler au meurtre, à ne pas appeler à la violence », poursuit Serge Fillot. « Le citoyen ne se fait pas justice soi-même », rappelle-t-il. « Nous allons sécuriser les lieux et des mesures seront prises pour protéger cette personne, aussi bien sur son lieu de travail que sur son lieu de vie », indique le bourgmestre.


















