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Drame de Strépy: Paolo Falzone sous bracelet électronique, les familles des victimes expriment leur colère

La Chambre des mises en accusation de Mons a pris une décision qui continue de faire grand bruit. Paolo Falzone, le conducteur impliqué dans le drame du carnaval de Strépy-Bracquegnies en 2022, a été autorisé à quitter la prison pour être placé sous surveillance électronique. Une annonce qui ne manque pas de surprendre, surtout au vu de l'ordre récent de le renvoyer en détention. Cette décision, perçue par certaines victimes et leurs proches comme une injustice, suscite de vifs débats tant sur le plan émotionnel que judiciaire.

Pour Nicolas D'Andrea, frère de l'une des victimes, cette décision est difficile à encaisser. "Très déçu, forcément, parce qu'avec son retour en prison qui avait été annoncé lundi, on avait quand même un soulagement de le savoir à sa place, a-t-il déclaré. Donc déçu et en même temps en colère contre ce système judiciaire aujourd'hui qui permet à des meurtriers d'être chez soi avec un bracelet électronique et de recevoir ses proches tous les jours." Comme lui, plusieurs familles endeuillées expriment colère et incompréhension face à un système judiciaire jugé permissif.

La situation met en lumière ce qui semble être une lacune législative. En effet, l'ordonnance de prise de corps, utilisée pour renvoyer un prévenu devant une cour d'assises, n'inclut pas la possibilité de placer une personne sous surveillance électronique durant la détention préventive. Les choix légaux se limitent à la réincarcération ou la libération. Cependant, une fois que Paolo Falzone a été incarcéré, sa défense a déposé une demande de surveillance électronique, qui a pu être validée. "La loi a un trou finalement", reconnait Frank Discepoli, avocat de Paolo Falzone, le conducteur. "La détention préventive n'est pas une pré-peine et le débat aura lieu devant la cour d’assises et c’est la cour d’assises qui décidera de la peine de M. Falzone", explique David Gelay, avocat d'une des familles faisant partie de la partie civile, pour clarifier ce choix juridique controversé.

Bien que la surveillance électronique soit définie comme une "prison à la maison", cette disposition est souvent mal perçue par les victimes et leurs familles. L'association des familles des victimes, qui suit de près l'affaire, déplore qu’elles ne soient pas consultées ou informées en amont. "Comme un peu depuis le début en fait on n'a pas notre mot à dire et on l'aura seulement lors du procès d’assises qui semble encore très très long...", déclare un porte-parole. Ce sentiment d'exclusion renforce la frustration des familles, qui attendent justice depuis déjà plusieurs années.

Par ailleurs, ce drame met aussi en cause une autre personne : le cousin de Paolo Falzone, présent à ses côtés lors de l’incident tragique. Celui-ci est accusé de non-assistance à personne en danger et devra répondre de ses actes lors du procès. Contrairement à Paolo Falzone, il comparaîtra librement. Le procès d’assises, prévu pour l’année prochaine, sera un moment clé pour les familles des victimes ainsi que pour les prévenus.

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