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Le Premier ministre répond aux plaintes de la princesse Delphine: "Elle n'a pas de fonction officielle"

La princesse Delphine n'occupe, contrairement à d'autres membres de la famille royale, "aucune fonction officielle" qui justifierait qu'elle soit invitée à certaines cérémonies, a affirmé samedi le Premier ministre Alexander De Croo.

"Les personnes qui sont invitées à ces événements, ce sont des personnes qui ont des fonctions officielles dans notre pays. Une partie de la famille royale a une fonction officielle. La princesse Delphine n'a pas de fonction officielle", a-t-il affirmé à quelques journalistes belges en marge d'une visite à Houston, dans l'Etat américain de Texas. "La princesse Delphine n'a pas de compte à rendre (au gouvernement et au parlement) par rapport à une telle fonction, contrairement à la princesse Astrid et au prince Laurent", a ajouté M. De Croo.

"C'est très clair", a-t-il assuré tout en confirmant avoir reçu une lettre de l'avocat de la princesse, Me Marc Uyttendaele, dans lequelle elle demande de bénéficier des mêmes droits que son demi-frère Laurent et sa demi-soeur Astrid, selon le journal Het Laatste Nieuws.

Parmi les événements cités par le Premier ministre figurent ceux réservés aux corps constitués, comme la fête de la Dynastie et la réception de Nouvel An donnée par le Palais royal.

Delphine voulait maintenir le courrier confidentiel

Le courrier de la princesse Delphine adressé au Premier ministre Alexander De Croo, dans lequel celle-ci se dit insatisfaite de la façon dont elle est traitée actuellement par le gouvernement, aurait dû rester "confidentiel". Son but n'ayant jamais été de "provoquer une quelconque polémique", a déclaré samedi la princesse Delphine, par voie de son avocat, à l'agence Belga.

Un courrier confidentiel a été communiqué à son insu à la presse

Dans cette lettre, écrite en son nom par son avocat, Marc Uyttendaele, la Princesse Delphine (portant le patronyme de Saxe-Cobourg depuis qu'elle a officiellement été déclarée comme étant la fille du roi Albert II en 2020) demande de bénéficier des mêmes droits que son demi-frère Laurent et sa demi-soeur Astrid, écrivait vendredi soir Het Laatste Nieuws. Une mise au point se doit néanmoins d'être faite, explique son avocat.  

"La princesse Delphine a constaté qu'un courrier confidentiel adressé par son conseil au Premier ministre a été communiqué à son insu à la presse. Elle le regrette, son but n'ayant jamais été de provoquer une quelconque polémique", a souligné Marc Uyttendaele. "Toutefois, dans un esprit de bienveillance et avec une volonté de discrétion, elle a estimé nécessaire de clarifier une situation embarrassante qui se caractérise par le fait qu'elle est traitée différemment par rapport à sa sœur Astrid et son frère Laurent", a-t-il ajouté.    

Il aurait été indiqué à Delphine de Saxe-Cobourg que cette différence de traitement "se justifiait par le fait qu'elle ne reçoit pas - ce qu'elle n'a jamais sollicité - une dotation à charge du trésor public. Il lui paraît, en revanche, que rien ne justifie qu'elle ne soit pas considérée pleinement comme un membre de la famille royale", a conclu l'avocat.  

Le contenu de la lettre

La princesse Delphine (55 ans) n'est pas satisfaite de la façon dont elle est actuellement traitée par le gouvernement. Dans une lettre adressée au Premier ministre Alexander De Croo, écrite en son nom par son avocat, il est expressément demandé que la princesse bénéficie des mêmes droits que son demi-frère Laurent et sa demi-sœur Astrid, écrit Het Laatste Nieuws vendredi soir.

La lettre ferait suite à la Fête du Roi, qui a lieu chaque année le 15 novembre. Le prince Laurent et la princesse Astrid y étaient présents, mais la princesse Delphine n'a pas reçu d'invitation. La règle actuelle est que seuls les membres de la famille royale qui reçoivent une dotation y sont invités. La princesse juge cette situation injuste.  

"Ma cliente s'inquiète depuis des mois de son rôle dans les événements officiels", écrit Marc Uyttendaele, avocat de la princesse Delphine, dans la lettre adressée au Premier ministre. "Elle est frappée par le fait qu'elle n'est invitée qu'à quelques-uns, comme le 21 juillet (fête nationale) et l'hommage aux membres décédés de la famille royale. Mais même là, elle est traitée différemment de son frère et de sa sœur, le prince Laurent et la princesse Astrid".   

Delphine aurait fait part à deux reprises de ses inquiétudes au cabinet de son demi-frère, le roi Philippe. Mais celui-ci l'a renvoyé vers le Premier ministre, car selon lui, il s'agit d'une décision du gouvernement fédéral. Me Uyttendaele parle d'une décision "cachée" "de la part du gouvernement et - je suppose - de vous-même".  

L'avocat rappelle au Premier ministre que la cour d'appel de Bruxelles a décidé en 2020 que Delphine devait être placée "sur le même pied" que les autres enfants de son père, le roi Albert II. "Elle a toujours fait attention à ne pas alimenter la polémique", mais Me Uyttendaele estime que la princesse ne peut plus éviter les questions de la presse.

"Face à un dilemme"

"La situation devient intenable", selon l'avocat de la princesse Delphine. "Et la place face à un dilemme. Soit elle dit la stricte vérité et porte ainsi atteinte à l'image de la monarchie, ce dont elle ne veut absolument pas. Ou bien elle reste silencieuse, mais alors elle donne l'impression de ne participer qu'à certaines occasions trop peu nombreuses".   

"Comme il s'agit d'une question politique qui nécessite des décisions ministérielles, je vous serais reconnaissant de reconsidérer votre position - si elle existe. Dans le cas contraire, nous devrions rechercher des solutions qui évitent les controverses inutiles. Il va sans dire que mon client et moi sommes disponibles pour une consultation", conclut l'avocat.  

Le protocole

La différence de traitement se justifie protocolairement. "Tous les gouvernements depuis des décénnies ont toujours fait une distinction entre les membres actifs de la famille royale et ceux qui ne le sont pas car en matière de protocole vous avez besoin de critères objectifs clairs", explique Vincent Dujardin, professeur d'histoire à l'UCLouvain. "Donc ceux qui sont membres actifs sont ceux qui sont soit dynastes, c'est-à-dire qui interviennent dans l'ordre de succession ou bien qui bénéficient d'une dotation."

La princesse Delphine souhaite avoir le même traitement que les autres membres de la famille royale mais précise qu'elle ne fait pas ça pour obtenir une dotation. "Si j'avais fait ça pour de l'argent, j'aurais été vraiment très stupide", disait-elle en octobre 2020 lors d'une interview accordée à RTL info.

"C'est vrai qu'en 2020, elle avait laissé entendre que les demandes avaient été satisfaites. Donc ici elle va visiblement un pas plus loin en suggerant l'octroi d'une dotation car la seule façon de changer la situation et de devenir membre actif est, à mon sens, de pouvoir passer par l'octroi d'une dotation", ajoute Vincent Dujardin.

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Commentaires

18 commentaires

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  • et "comme par hasard", elle choisit Uyttendaele comme avocat, un antiroyaliste virulent et de la pire espèce..!! Un choix "tout à votre honneur", chère petite madame..! Bref, ne dit-on pas "qui se ressemble s'assemble"... !

    Gérard G
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  • pauvre petite fille riche

    jacques jonet
     Répondre
  • Au départ... elle ne demandait pas juste être reconnue par son père ? Et maintenant elle veut aussi les allocations familiales ?

    Alain Van Lauwe
     Répondre
  • Enfin reconnue cela ne lui suffit déjà plus . A quand la prochaine revendication , pour ses enfants peut-être

    Philibert Bernard
     Répondre
  • Non seulement, Delphine ne demande pas d'argent (contrairement à ceux qui sont payés pour parader de temps en temps .. mais elle vit de son travail (notamment). Il est absurde de l'empêcher de vivre (et parader) exactement comme les autres membres de sa famille. Quel clan ! L'honnête citoyen ne comprend rien à cette saga.

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