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Les bâtiments judiciaires sont dans un état catastrophique, à l'instar du Palais de justice de Nivelles qui doit fermer à cause de sa salubrité.
Les palais de justice belges font l'objet de vives critiques depuis plusieurs années en raison de leur état de délabrement avancé. Ces bâtiments, autrefois symboles de la justice, sont désormais perçus comme obsolètes et présentent des risques pour leurs occupants. Les syndicats de magistrats demandent avec insistance une augmentation des financements destinés à la justice et à ses infrastructures afin de garantir des conditions de travail décentes.
"Une justice sous-financée, c'est un non-respect chronique des justiciables et des acteurs de justice", dénonce Géraldine Lenelle, administratrice de l'association syndicale des magistrats.
Les témoignages recueillis sont édifiants et soulignent l'urgence de la situation. À Bruxelles, certains bureaux sont régulièrement inondés, tandis qu'à Liège, l'humidité imprègne les dossiers judiciaires. En outre, le palais de justice de Namur, bien que tout juste construit, reste inopérant faute de mobilier. Les conditions de travail dans ce secteur suscitent de sérieuses questions sur l'équité entre les pouvoirs étatiques.
Le problème des infrastructures judiciaires n'est pas récent. "Je me souviens que durant le procès Fourniret il y a des pierres qui tombaient sur le palais de justice de Dinant", affirme Dominique Demoulin, notre journaliste référente justice. "À Liège, il y a un filet sur le plafond d'une salle qui empêche les morceaux de plâtre de tomber sur les justiciables. Je pourrais vous en citer encore d'autres. Ces bâtiments sont mal ou pas du tout entretenus depuis très longtemps", assène la spécialiste judiciaire.
La vaste étendue de ce parc immobilier suscite des interrogations sur sa pertinence. La Belgique compte effectivement 225 bâtiments utilisés par la Justice, tandis que les Pays-Bas n'en comptent que 25. Une situation qui incite à la réflexion des autorités. "Nous devons réfléchir sérieusement au nombre de bâtiments de justice", estime Mathieu Michel, le secrétaire d'état chargé de la Régie des bâtiments.

















