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Suppression des badges nominatifs, cellules sécurisées, drones de surveillance ou encore tests de dépistage obligatoires : le gouvernement débloque 150 millions d’euros pour renforcer la sécurité dans les prisons et protéger les agents.
Face à une série d’incidents graves et à un climat de tension croissant dans les établissements pénitentiaires, le gouvernement a annoncé une enveloppe supplémentaire de 150 millions d’euros pour renforcer la sécurité et améliorer les conditions de travail des agents.
Les agressions visant des gardiens de prison se multiplient, y compris en dehors de leur lieu de travail. En janvier dernier, un agent découvrait la façade de son domicile ravagée par un cocktail Molotov. Dans un autre cas, plusieurs voitures appartenant à des membres du personnel pénitentiaire ont été incendiées sur le parking d’un établissement. Des actes jugés "inadmissibles" par les autorités.
Pour mieux protéger les agents, le gouvernement entend supprimer les badges nominatifs sur les uniformes. Une mesure en apparence anodine, mais qui répond à une réalité alarmante. Les détenus peuvent identifier, récolter des informations personnelles, localiser l'adresse des agents. La fin de cette pratique vise à limiter les risques pour les agents ciblés en dehors des prisons.
Autre volet du plan : la création de cellules renforcées destinées aux détenus les plus dangereux. Elles seront équipées de mobilier fixé au sol pour empêcher toute utilisation comme arme. Une double porte formant un sas permettra également d’éviter le contact direct entre détenus violents et personnel pénitentiaire, limitant ainsi les risques d’agression.
Le gouvernement veut aussi s’attaquer au trafic de drogue qui gangrène les établissements. "Ce sont de véritables passoires", déplorait récemment le procureur de Bruxelles Julien Moinil. Des vidéos montrent régulièrement des individus lançant des colis au-dessus des murs d’enceinte : drogues, téléphones portables, objets interdits… Chaque année, plusieurs centaines de téléphones sont saisis dans les cellules.
Pour contrer ces intrusions, des drones seront bientôt déployés pour surveiller les abords des prisons. Leur mission : repérer les comportements suspects, mais aussi empêcher d’autres drones – utilisés eux pour livrer les colis – de franchir les murs.
Enfin, un dépistage de drogue systématique sera imposé à l’ensemble des détenus, avec des sanctions en cas de test positif. Une mesure encore en phase de réflexion, dont les modalités doivent être précisées, mais qui se veut avant tout dissuasive, prévient le cabinet de la ministre de la Justice.
Ce vaste plan de sécurisation représente un chantier d’envergure pour un secteur en souffrance, miné depuis des années par le manque de moyens humains et matériels.
