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"Bruxelles est un carrefour, pas une impasse": le Roi Philippe met un coup de pression sur les négociateurs bruxellois

Le Roi a salué mardi la constitution d'un nouveau gouvernement fédéral, après de longs mois de négociation. Il a aussi appelé les responsables politiques de la Région bruxelloise, seule entité dépourvue encore dépourvue d'un exécutif de plein exercice, à "trouver des chemins de convergence".

"Près de huit mois après les élections du 9 juin, la nouvelle équipe fédérale est enfin prête à se mettre au travail. Le pays attendait ce moment avec impatience, après la mise en place l'an dernier de quatre des gouvernements de nos entités fédérées", a déclaré le Roi dans son discours annuel aux autorités du pays.  

"Malheureusement, ce n'est pas encore le cas en Région bruxelloise, où les négociations sont aujourd'hui au point mort", a poursuivi Philippe. "Bruxelles - notre belle capitale de l'Europe également - est un carrefour, pas une impasse. Elle ne doit pas devenir symbole de blocage. Ses élus ont toujours trouvé par le passé des chemins de convergence. Je ne doute pas qu'ils auront à cœur de les trouver cette fois-ci aussi pour le bien des habitants de la Région et l'image de notre pays".  

En ces temps de polarisation, de l'opinion le Roi a insisté sur le sens du compromis et du dialogue, fondements du modèle belge.    

"Défendre ses convictions, c'est l'essence même de la politique. Mais dans un système pluraliste, fondé sur la formation de coalitions, la recherche du compromis l'est tout autant. (..) Les divergences d'opinions nourrissent le débat démocratique pour autant qu'elles ne deviennent pas des querelles stériles, où chacun campe sur ses positions. Elles doivent aussi pouvoir déboucher sur une synthèse, aboutir à des résultats tangibles, qui répondent aux besoins de la population. Je suis convaincu que la nouvelle équipe gouvernementale y sera attentive", a-t-il souligné.  

Bart De Wever a tenu à cette occasion son premier discours officiel en tant que Premier ministre. Il a insisté sur la majorité dont jouit le nouveau gouvernement "Arizona" aussi bien du côté néerlandophone que francophone.  

"Je suis heureux de pouvoir me présenter devant vous avec la toute nouvelle équipe du gouvernement fédéral. Un gouvernement qui, pour la première fois en seize ans, bénéficie d'un soutien démocratique des deux côtés de la frontière linguistique. Un soutien démocratique sain qui devrait finalement être la norme", a-t-il expliqué.  

 

Le nouveau chef de gouvernement a énuméré les défis auxquels ferait face la nouvelle équipe, à commencer par le déficit budgétaire. "Les institutions internationales calculent qu'à politique inchangée, notre budget deviendrait le pire de toute l'Europe", a-t-il averti. "On ne peut se soustraire aux responsabilités de demain en les évitant aujourd'hui. (...) ce pays ne fera pas l'autruche, mais se retroussera les manches pour garantir la prospérité et l'avenir de nos concitoyens".

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