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Lancé en 2022 par le précédent gouvernement wallon, le projet pilote visait à renforcer l’accompagnement social des patients en intégrant des assistants sociaux dans les maisons médicales. Deux ans plus tard, le financement touche à sa fin et son avenir reste incertain.
Environ cinquante postes sont aujourd’hui menacés si le dispositif n’est pas reconduit. Une perspective qui provoque de l’inquiétude sur le terrain. « Moi, j’aimerais rester et, en effet, ce qui est vraiment compliqué, c’est de ne pas savoir si je vais pouvoir maintenir mon emploi au sein de la maison médicale ou pas », confie Elisa Piettre, assistante sociale depuis plus de trois ans dans une maison médicale wallonne. Plusieurs de ses collègues ont déjà quitté leur poste face à cette incertitude.
Un risque pour les patients
Les assistants sociaux jouent un rôle clé auprès des publics fragilisés, particulièrement dans un contexte où la réforme fédérale du chômage pourrait augmenter le nombre de personnes précarisées, défend l’assistante sociale.
« C’est ce qu’on redoute le plus : que les personnes se précarisent, se marginalisent, et qu’elles arrivent chez leur médecin traitant avec des problématiques bien plus complexes que ce qu’on a déjà actuellement », explique-t-elle. En Wallonie, une personne sur deux qui pousse la porte d’une maison médicale vit sous le seuil de pauvreté. La disparition de ces postes pourrait donc avoir un impact direct sur plusieurs milliers de patients.
« Et en fait, il n’y a rien »
Depuis plusieurs semaines, les réunions de concertation sociale se multiplient, sans résultat concret. Une situation que déplore Fanny Dubois, secrétaire générale de la Fédération des maisons médicales : « Des centaines d’organisations étaient autour de la table du plan wallon de lutte contre la pauvreté. On avait l’impression qu’on allait être entendus, car la mesure des assistants sociaux en maison médicale était la première mesure de l’axe santé de ce plan… et en fait, il n’y a rien. »
Le ministre wallon de la Santé se veut rassurant
Interpellé sur le sujet, le ministre wallon de la Santé, Yves Coppieters, assure vouloir prolonger le dispositif. « Je réaffirme ma volonté de garantir la poursuite du dispositif en 2026 et travaille à la pérennisation de celui-ci », a-t-il déclaré. La décision finale devrait toutefois être prise à l’issue du conclave budgétaire wallon.


















