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La dette wallonne inquiète toujours la Cour des comptes. En marge des discussions budgétaires qui ont lieu cette semaine dans les différentes commissions du parlement régional, cette dernière est venue présenter, ce lundi, son dernier cahier d’observations consacré au budget 2026 de la Wallonie.
Selon les projections de la Cour, la dette directe de la Région pourrait s’afficher à 32,8 milliards d’euros fin 2026, en hausse de près de 60 % sur les cinq derniers exercices. Pire, alors que les conditions de marché se dégradent, elle risque d’atteindre 37,6 milliards fin 2029, soit une augmentation de 35 % par rapport à 2024.
Une évolution qui s’explique notamment par les réformes fiscales « mal calibrées » et « injustes » menées par le gouvernement, dont celle des droits d’enregistrement, n’a pas manqué de fustiger l’opposition.
« Un choix désastreux »
« La réforme des droits d’enregistrement est un choix désastreux, par lequel le gouvernement a brûlé 250 millions d’euros avec au bout du compte une augmentation des prix de l’immobilier », a ainsi illustré le chef de groupe Ecolo au parlement régional, Stéphane Hazée. « Les mesures d’austérité adoptées par MR et Les Engagés en deux ans ne compensent même pas le prix du décret fiscal : 250 millions d’euros pour les droits d’enregistrement en 2025, 400 millions d’euros pour les droits de succession à partir de 2028 », a-t-il ajouté.
Également dans le viseur de la Cour : la trajectoire budgétaire du gouvernement, dont les projections n’intègrent pas les mesures annoncées par le fédéral.
Elle pointe en outre le manque de lisibilité du budget 2026, une critique aussi formulée par les trois partis d’opposition (PS-PTB-Ecolo). « Difficile dans ces conditions d’identifier de manière fiable l’évolution des crédits d’une année à l’autre et de mesurer les choix politiques sous-jacents », a souligné la cheffe de groupe du PS, Christie Morreale.
Cette dernière a dès lors demandé à disposer, d’ici la deuxième commission budget de la semaine, prévue vendredi, « d’un tableau complet de transcodification, ligne par ligne, domaine par domaine, permettant de reconstituer le passage de 2025 à 2026. Sans cet outil, le débat budgétaire ne pourra jamais être à la hauteur de l’exigence démocratique et de la rigueur que nous devons aux citoyens », a-t-elle affirmé.

















