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« Il serait normal que le ministre présente des excuses » : le PS tacle Jan Jambon

Par RTL info avec Belga
Le PS estime qu’il serait « normal » que le ministre des Finances Jan Jambon présente des excuses, après les critiques de la Commission fédérale de déontologie concernant une conférence tenue par son chef de cabinet fin mai. Celui-ci y avait livré à un public restreint des informations non encore partagées avec le Parlement, suscitant l’indignation de plusieurs partis.

Le PS juge « normal » que le ministre des Finances Jan Jambon présente des excuses à la suite de la conférence donnée fin mai par son chef de cabinet.

« Quand on respecte les institutions, on commence par informer la Chambre. On ne fait pas de communication publique avant même que le gouvernement ne soit tombé d’accord. Il y a eu une erreur, elle est désormais reconnue, et il serait normal que le ministre concerné présente des excuses », déclare lundi le chef de groupe socialiste Pierre-Yves Dermagne.

La Commission fédérale de déontologie a rendu son avis, à la demande de la Chambre, après une conférence donnée par le chef de cabinet du ministre des Finances Jan Jambon. S’il est bien autorisé à un membre d’un cabinet ministériel de s’exprimer publiquement sur la politique de son ministre, celui-ci doit respecter la confidentialité et la discrétion des documents qui doivent être partagés en priorité entre le gouvernement et le Parlement. Ne pas le faire constitue « une faute déontologique », indique en substance la commission.

Pour le PS, qui siège dans l’opposition, « ce que dit la Commission est très clair. Il y a eu deux problèmes majeurs. D’abord, le chef de cabinet s’exprimait au nom de son ministre (c’est ce que dit noir sur blanc le Code de déontologie). Donc quand il critique un autre ministre ou un partenaire de majorité, c’est en réalité le ministre qui parle. Ce n’est pas neutre », observe M. Dermagne. « Et puis surtout, plusieurs informations ont été livrées à un public extérieur, qui avait payé pour les avoir, alors qu’elles n’étaient même pas encore disponibles pour les parlementaires. C’est grave, parce que cela rompt l’équilibre des pouvoirs : on ne peut pas court-circuiter le Parlement. »

Pour le groupe Ecolo-Groen, qui avait révélé l’existence de cette conférence en commission de la Chambre, le ministre et son chef de cabinet se font tirer les oreilles. « Les propos tenus en public par le chef de cabinet sont problématiques à plusieurs niveaux. Je n’ose pas imaginer les propos tenus en privé », commente la députée Meyrem Almaci, à l’origine des révélations. « Il est inacceptable qu’un chef de cabinet donne accès à des informations que les parlementaires n’ont pas encore. Un chef de cabinet devrait le savoir, et la commission de déontologie le confirme. De plus, le mépris avec lequel cet homme a parlé de ses partenaires de coalition est consternant. Est-ce aussi ainsi qu’il parle des citoyens ordinaires ? », s’interroge-t-elle.

Quant au PTB, la cheffe de groupe Sofie Merckx souligne un passage de l’avis : « lorsqu’un membre d’un organe stratégique agit à l’encontre de ces règles, il doit être rappelé à l’ordre par ses dirigeants. » « Le PTB demande donc au ministre Jambon quelles conséquences il compte donner à cet avis », réagit-elle. Selon la députée communiste, le chef de cabinet « a dépassé les limites lors de sa conférence sur la loi-programme devant un cercle restreint d’élites. »

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