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En ce 8 mai 2025, la Région bruxelloise célèbre la fête de l'iris. Mais malgré les festivités, l'absence de gouvernement pèse lourd sur le 36e anniversaire…
Le 8 mai est traditionnellement une journée de fête à Bruxelles. Chaque année, la capitale célèbre la Fête de l'Iris, emblème de la Région. Mais pour cette 36e édition, l’ambiance est loin d’être à la joie : après près de onze mois d’atermoiements, aucun gouvernement de plein exercice n’a encore vu le jour.
Une fête au goût amer
Officiellement, c’est jour de fête. Mais dans les discours, le ton est tout autre. Les responsables politiques présents ne cachent pas leur amertume face au blocage institutionnel. On entend ici ou là : "Il n'y a pas beaucoup de raisons de fêter aujourd'hui", "C'est compliqué, pour les Bruxellois, ce n'est pas la forme", ou encore "On a peu de choses à célébrer aujourd'hui en réalité".
Cette paralysie politique dure depuis 333 jours. Malgré les élections, les négociations n'ont abouti à aucune coalition viable. Le gouvernement régional sortant, dirigé par Rudi Vervoort (PS), expédie les affaires courantes.
Une situation inédite
Jamais auparavant, la Fête de l'Iris ne s'était tenue sans un gouvernement en place. Rudi Vervoort le reconnaît : "Ce n'est jamais arrivé en 36 ans". Et d’ajouter : "La difficulté aujourd'hui, c'est aussi une difficulté liée à un manque de confiance et un manque de dynamique de négociation".
Deux visions, un mur
Le blocage s’incarne dans le duel entre David Leisterh (MR), qui tente de rédiger seul une déclaration de politique générale, et Ahmed Laaouej (PS), qui cherche à former une majorité sans le MR. Une impasse assumée de part et d’autre.
David Leisterh rappelle : "C'est vrai que c'est tendu depuis un certain temps, mais je vous rappelle que moi, j'ai fait un pas de côté fin février comme formateur". Ahmed Laaouej, de son côté, pointe l’inaction de l’autre camp : "Écoutez, ça fait quelques semaines qu'il a rendu sa démission et n'a plus pris d'initiative".
Dialogue rompu
Une tentative de rapprochement a été esquissée lors des festivités. En vain. Les deux hommes forts de la politique bruxelloise ont assisté à la cérémonie officielle d'une heure et demie et à la réception qui a suivi, sans échanger un mot.
C'est partie remise
David Leisterh s’en amuse à demi : "On était pas loin, mais on ne nous a pas assis l'un à côté de l'autre. C'est partie remise, ne vous tracassez pas. On a beaucoup parlé ces derniers temps, donc je suis sûr que ça reviendra".
Mais pour l’heure, aucun signe concret de déblocage. Le 9 mai marquera onze mois jour pour jour sans gouvernement régional à Bruxelles. Une situation inédite et préoccupante pour une capitale européenne.


















