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Afin de ne pas entraver ses travaux de modernisation, la gare de Courtrai ne fera finalement pas partie des monuments protégés, a décidé le ministre flamand du Patrimoine, Matthias Diependaele (N-VA).
L'association flamande d'archéologie industrielle avait demandé l'inscription du bâtiment, menacé de démolition par la SNCB et Infrabel, sur la liste 2023 des "sept sites du patrimoine les plus menacés d'Europe", une initiative européenne qui fête cette année ses dix ans.
Le programme, géré par le mouvement citoyen de sauvegarde du patrimoine Europa Nostra, en partenariat avec l'Institut de la Banque européenne d'investissement (BEI), est soutenu par le programme de l'UE ("Creative Europe"). Il accorde une subvention de 10.000 euros par site répertorié pour aider à mettre en œuvre une activité qui contribuera à le sauver.
Reconstruit dans les années '50 après les bombardements de la guerre, sur base d'un projet de l'architecte Pierre Albert Pauwels, le bâtiment abrite des œuvres d'art (bas-relief de Maurits Witdouck, céramique de Rogier Vandeweghe), mais est menacé de démolition depuis 2015 pour faire place à une nouvelle gare.
"Bien que la gare de Courtrai ait certainement une valeur patrimoniale, le dossier s'inscrit dans une problématique plus large. Les Courtraisiens doivent avoir accès à une gare qui est prête pour les défis de mobilité du futur. En protégeant la gare maintenant, nous entravons sa modernisation", a finalement estimé le ministre en charge du Patrimoine au nord du pays.
Selon ce dernier, cette décision n'empêche pas la préservation de certains éléments du bâtiment. "En tant que propriétaire des gares, la SNCB peut développer sa propre vision sur la façon de gérer son patrimoine. Une nouvelle construction très chère n'est pas toujours la meilleure solution. En outre, c'est la ville qui délivre le permis et peut donc imposer certaines conditions", a-t-il conclu.