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Le refus du MR et de la N-VA de reconnaître la Palestine et de sanctionner Israël « sera le motif d’une crise grave du gouvernement »

Par RTL info
Maxime Prévot a été très clair sur le plateau du RTL info 19h ce jeudi. Le ministre des Affaires étrangères a détaillé où en était le gouvernement belge par rapport à l’éventuelle reconnaissance d’un État palestinien et d’éventuelles sanctions contre l’État d’Israël. Le MR et la N-VA bloquent celles-ci et, selon lui, une position claire devra être trouvée pour porter la voix de la Belgique dans ce dossier à l’ONU le 20 septembre, au risque de provoquer une crise gouvernementale.

« Face à l’horreur intégrale à laquelle nous assistons à Gaza, face effectivement à la commission de tous ces actes horribles ayant toutes les apparences d’un génocide, si on s’en tient effectivement aux aspects du droit, et je rappelle d’ailleurs que pour intervenir, il ne faut pas nécessairement que le génocide soit attesté, il faut même qu’il y ait un risque de génocide -et même les plus réfractaires, j’imagine, sont conscients qu’aujourd’hui, on ne peut même pas évacuer cette possibilité du risque –, nous devons agir. Il y a une obligation morale. Mais à défaut de convaincre tout le monde avec cet élément-là, il y a en tout cas des obligations légales en vertu des traités auxquels la Belgique a été signataire. Donc dans les jours qui viennent, avant le 20 septembre, qui est la date à laquelle l’Assemblée Générale des Nations Unies se réunit à New York et où, à l’initiative de la France et de l’Arabie Saoudite, on va venir notamment avec la question de la reconnaissance de la Palestine comme État, il nous faudra pouvoir avoir une position du gouvernement qui soit claire. Je pense que c’est notre devoir, et moral, et légal, d’avancer vers la reconnaissance de la Palestine comme État, parce que sinon on n’aura pas de solution à deux États, celle qui est préconisée au niveau international », a insisté Maxime Prévot (Les Engagés).

Les Engagés mettent la pression sur le MR et la N-VA

Mais cette position en faveur de la reconnaissance de la Palestine, si elle est partagée par Les Engagés, le CD&V et Vooruit, ne l’est pas par le MR et la N-VA.

Ce qui va clairement poser un problème aux Engagés s’ils n’acceptent pas cette reconnaissance, comme l’annonce le ministre des Affaires étrangères : « Ce sera le motif d’une crise grave du gouvernement, ça je le crois, parce que sinon nous allons avoir aussi une perte totale de crédibilité sur la scène internationale. Et moi, quand j’ai accepté d’être ministre des Affaires étrangères, c’est parce que je crois, comme d’ailleurs tous les diplomates qui servent les intérêts de la Belgique au quotidien, que nous avons gagné nos galons, petit pays que nous sommes, sur la scène internationale, parce que nous avons toujours eu une diplomatie qui mettait en avant la question du respect du droit international. Si nous-mêmes nous ne le faisons pas et que nous avons du deux poids deux mesures entre des conflits comme ce qui se passe en RDC, en Ukraine ou bien à Gaza, nous ne serons plus crédibles. Et ça, ça sera un élément problématique pour le long terme. Et je me refuse à ce que ce soit le cas. Il nous faudra donc progresser. Je note du reste qu’aujourd’hui, notamment du côté de la N-VA, il y a eu des ouvertures qui ont été faites. »

Chaque partenaire de majorité a ses limites

Denis Ducarme, député MR à la Chambre, a estimé lui que le gouvernement ne pouvait pas tomber sur cette question. Mais Maxime Prévot a rappelé aux libéraux francophones qu’ils n’ont pas le pouvoir de choisir quelles questions sont importantes et lesquelles ne le sont pas.

« J’entends. Mais quand je vois le scandale qu’a pu faire à l’époque le MR sur la question de la taxe sur les plus-values, qui n’était pas nécessairement ce qui m’animait chaque matin, on se rend compte que chacun a ses convictions qui sont fortes. Moi, je veux garder la tête froide, mais aussi le cœur chaud. Et pour moi, comme pour d’autres, pour Les Engagés, c’est un dossier important, puisqu’il appelle aux enjeux réellement de crise humanitaire et de réponse crédible de la scène internationale de la part de la Belgique. Et donc, on ne peut pas considérer qu’il y a des dossiers qui valent la peine selon certains, et pas d’autres. Il faut être à l’écoute, dans une coalition, des enjeux de sensibilité de tous les partenaires. »

Une réunion en visio n’a pas pu être organisée avec De Wever

Quant à l’absence du Premier ministre en cette période de Commission parlementaire sur Gaza pour une question de vacances en Afrique du Sud, fortement dénoncée par l’opposition, le ministre des Affaires étrangères a révélé qu’« Il y avait une demande qui avait été formulée au Premier ministre de pouvoir faire un kern en visio, comme on a eu l’habitude depuis le Covid de le faire, puisque plusieurs ministres sont actuellement en vacances, le Premier ministre lui-même, et ça n’a pas pu être organisé. »

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