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Le président de Vooruit, Conner Rousseau, s’est engagé vendredi à faire de la situation à Gaza une question de gouvernement, rapportent plusieurs syndicats. Il a répondu positivement aux deux questions posées par les organisations signataires de l’appel lancé vendredi matin. Celles-ci exhortent Vooruit, Les Engagés et le CD&V à passer aux actes : réclamer en conseil des ministres la reconnaissance de l’État de Palestine, des sanctions contre Israël et l’interdiction du transfert d’armes, et, en cas de blocage au sein de la majorité, chercher une majorité parlementaire alternative.
« Il nous a confirmé qu’il demanderait une réunion du gouvernement en ce sens avant la commission parlementaire du 14 août », a précisé Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général de la CNE.
Trois groupes de représentants d’organisations se sont rendus simultanément aux sièges de Vooruit, du CD&V et des Engagés vendredi à 12h30 pour remettre leur texte et demander des réponses claires. L’action fait suite à un appel signé par une cinquantaine d’organisations et des centaines de personnalités issues de la société civile. Les signataires dénoncent l’inaction belge face à ce qu’ils qualifient de génocide en cours à Gaza et réclament des mesures immédiates.
« Nous attendons maintenant que les paroles soient suivies d’effets concrets », a commenté Thierry Bodson, président de la FGTB. « La reconnaissance de l’État de Palestine et l’arrêt du transfert d’armes sont des mesures minimales face à l’horreur actuelle. »
Pour Yves Hellendorff, coordinateur CSC-ACV Palestine, « la crise humanitaire en cours à Gaza mérite d’être considérée comme une crise de gouvernement. Si certains partis comme le MR menacent de faire tomber le gouvernement pour empêcher des mesures anti-génocidaires, alors c’est bien à eux qu’il faudra en imputer la responsabilité ».
Les délégations ont été accueillies de manière très contrastée. La rencontre chez Vooruit a été jugée très positive. Chez les Engagés, les militants ont été reçus par le secrétaire général Gauthier de Sauvage. Si l’échange a été jugé cordial, aucune réponse claire n’a été donnée aux deux questions. Un texte a été proposé en fin de journée, mais jugé insuffisant par les manifestants.
Au CD&V, la délégation n’a pas été reçue. Le président Sammy Mahdi a refusé tout contact et a appelé la police pour faire évacuer les lieux. « On est venus pacifiquement. Il a refusé de répondre », a déploré Felipe Van Keirsbilck. « Il n’a pas décroché son téléphone, n’a pas répondu à nos messages, mais a préféré appeler la police. Nous sommes venus lui dire que, si un génocide ne suffit pas à faire réagir un gouvernement, alors qu’est-ce qu’il faut ? Cette attitude est incompréhensible », a-t-il ajouté.
Les organisateurs annoncent désormais leur intention de solliciter des rencontres formelles avec les présidents des Engagés et du CD&V, estimant que les échanges et non-échanges de ce vendredi n’ont pas permis d’obtenir de réponses claires. Ils affirment qu’ils poursuivront leur mobilisation et qu’ils reviendront si nécessaire pour obtenir des engagements concrets.



















