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Les militaires belges bientôt escortés par des chariots de Golf ? « C’est plutôt vers ce type d’équipement qu’on tendrait »

Par RTL info avec Laura Van Lerberghe et Steve Damman
Eric Piraux, CEO de Botronics, illustre le potentiel du « double usage » civil et militaire. Son chariot autonome pour golfeurs pourrait bientôt évoluer vers des applications sur les terrains d’opération, selon lui.

Avec l’augmentation du budget de la Défense en Belgique, un nouveau champ d’opportunités s’ouvre pour les entreprises technologiques du pays.

Une enquête menée par la fédération technologique Agoria révèle que 195 d’entre elles manifestent un intérêt concret pour se repositionner dans ce secteur. Mais si l’enthousiasme est réel, la transition ne sera pas sans défis.

De la robotique civile aux applications militaires

Parmi les exemples potentiels de cette reconversion, celui d’Eric Piraux, CEO de Botronics, illustre bien la logique du double usage. Son entreprise a développé un chariot de golf intelligent, capable de suivre le joueur, d’éviter les obstacles et d’analyser les coups grâce à une caméra, un GPS et un système d’intelligence artificielle embarqué.

« Dans ce boîtier, ici en bas, se cache toute l’intelligence de ce chariot. En fait, il est équipé d’un petit ordinateur et dans lequel on a mis tout ce qu’on lui a appris au niveau intelligence artificielle. On lui a appris à reconnaître les marques, connaître le putter, et donc tout ça tourne dedans », explique-t-il.

Selon lui, la même technologie pourrait trouver un usage en contexte militaire : « Le golfeur a besoin de son matériel à certains moments, il n’en a pas besoin à d’autres. Le soldat, sur un champ d’opération, a forcément aussi à un moment donné besoin de son matériel et puis à un moment donné, il doit surtout avoir besoin de ses capacités à lui. Son matériel doit être géré de manière autonome. »

Tout le monde qui est actif dans le secteur technologique veut s’investir ou a un intérêt de s’investir à la défense

Bart Steukers, directeur général d’Agoria, observe une large diversité parmi les profils : « J’ai vu dans les réponses des entreprises qui sont actives dans la construction de machines, de robotiques, l’intelligence artificielle, de la cyber security. En fait, tout le monde qui est actif dans le secteur technologique veut s’investir ou a un intérêt de s’investir à la défense. »

96 % des entreprises se positionnent sur des technologies à double usage, pouvant servir à la fois le secteur civil et le secteur militaire.

Quels sont les obstacles ?

Mais deux obstacles majeurs freinent leur développement : « D’abord, l’obstacle de dire, aidez-nous à trouver les contacts avec la défense. Deuxième obstacle, c’est quand même toujours aussi le financement. Il faut s’investir, il faut aussi que nos institutions financières soient là pour aider les entreprises à se financer », souligne Bart Steukers.

Malgré ces freins, Agoria estime que le potentiel est considérable : l’industrie belge de la défense pourrait doubler de taille en huit ans, avec à la clé la création de 8.000 emplois. Pour y parvenir, il faudra toutefois lever les obstacles administratifs et faciliter les passerelles entre innovation technologique et besoins militaires.

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