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Ce jeudi, un mois sera passé depuis l'attentat qui a coûté la vie à deux supporters Suédois, dans le centre de Bruxelles. Abdesalem Lassoued avait reçu un ordre de quitter le territoire qui n'avait jamais été exécuté.
Comment l'éviter à l'avenir ? "On doit vraiment réformer notre politique de retour. Il est essentiel qu'on donne des messages clairs. Ensuite, on doit faire un suivi individuel", déclare la secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration, Nicole de Moor sur le plateau de RTL info Signature.
Pour y arriver, Nicole de Moor compte sur une mesure : "L'obligation de coopérer qu'on va maintenant inscrire dans la loi. On doit aussi pouvoir prendre des mesures coercitives quand quelqu'un ne coopère pas à l'organisation du retour", répond Nicole de Moor.
Il y a aujourd'hui entre 100 et 200.000 sans-papiers en Belgique. 25.000 ordres de quitter le territoire ont été délivrés en 2022, 7410 personnes ont vraiment quitté ce territoire, donc un peu moins d'un tiers.
Nicole de Moor annonce aussi que le nombre de places en centres de détention vont être augmentées : "On a décidé dans ce gouvernement d'élargir notre réseau de centres de détention pour les personnes qui doivent retourner dans leur pays d'origine. On va doubler la capacité. C'est un plan qui a été approuvé par le gouvernement qui est maintenant en train d'être mis en œuvre".
"C'est vraiment une question de crédibilité de notre politique de migration. Si on prend des décisions de séjour, on doit faire suivre des décisions. Soit on remplit les conditions pour obtenir un droit de séjour, soit on ne remplit pas les conditions. Et là, on ne peut pas se contenter de la seule délivrance d'un papier qui dit 'vous avez 30 jours pour quitter notre pays'", insiste Nicole de Moor.
Quid des pays qui ne coopèrent pas ?
Certains pays refusent de reprendre leurs nationaux quand ils sont expulsés de chez nous. Résultat : ils restent en Belgique. Le MR souhaite limiter l'octroi de visas et couper certains financements aux pays qui ne collaborent pas, afin de les inciter à obtempérer. Qu'en pense Nicole de Moor? "On doit travailler ensemble dans le gouvernement fédéral, mais aussi les autorités régionales pour donner un message cohérent aux pays d'origine", répond-elle.
"Souvent, je vais dans ces pays d'origine pour négocier une meilleure coopération pour le retour. Pour organiser le retour forcé, on a besoin de cette coopération. Mais moi, je suis toujours la partie qui a quelque chose à demander", continue Nicole de Moor. "Ce sont souvent les autres ministres qui ont quelque chose à donner. Et pour pouvoir négocier, on doit être autour de la table, ensemble", conclut-elle.