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12e épisode du carnet de campagne. À 196 jours des élections, retour sur l’actualité politique de la semaine. Entre une crise diplomatique avec Israël suite au voyage du Premier ministre sur place et la diffusion d’un film sur le massacre du 7 octobre, le conflit israélo-palestinien bouscule l’agenda politique.
Carnet de campagne épisode 12, et cette semaine, on aurait pu vous parler des politiques dans l'ambiance de fête de fin d’année. Vous savez, ceux qui inaugurent des sapins et des marchés de Noël.
Voyage au Moyen-Orient
Mais non… La politique belge est partie en voyage, à l’heure de l’actualité internationale ! Mesdames et messieurs, bienvenue à bord de la compagnie aérienne "Air De Croo". Le voyage au Proche-Orient va durer deux jours.
Notre premier arrêt: Israël et une rencontre avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou. Deuxième arrêt dans les Territoires palestiniens et un entretien avec le président Mahmoud Abbas. Enfin, l’Egypte et une rencontre avec le président Abdel Fattah al-Sissi.
En guise de conclusion, parce que c’est quand même sérieux, une conférence de presse en compagnie du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Voici les déclarations de chacun.
- Pedro Sanchez: "Les meurtres aveugles de civils innocents, dont des milliers de garçons et de filles, sont totalement inacceptables".
- Alexander De Croo: "Une opération militaire doit respecter le droit international humanitaire. Les massacres de civils doivent cesser maintenant".
Critiques d'Israël
Ces déclarations ont provoqué une mini-crise diplomatique. Tout a commencé par un tweet d'Eli Cohen, ministre israélien des Affaires étrangères: "Nous condamnons les fausses déclarations des Premiers ministres espagnol et belge qui soutiennent le terrorisme et, suite à leurs propos, leurs ambassadeurs seront invités pour être sévèrement réprimandé".
Réponse du Premier ministre Alexander De Croo: il va inviter l’ambassadrice israélienne à Bruxelles pour un petit café et il lui répétera la position de la Belgique.
Politique de la chaise vide à la Chambre
Pour les politiques qui ne sont pas partis, ce conflit israélo-palestinien a aussi occupé les débats, enfin presque. Nous sommes à la Chambre, mercredi. Les députés devaient voter une résolution, un texte qui réclame un cessez-le-feu immédiat et la reconnaissance d’un Etat palestinien.
Mais finalement, la réunion va durer à peine 4 petites minutes et 10 secondes. "Je propose de clôturer la réunion. Nous ne sommes pas suffisamment. La discussion se poursuivra à un autre moment. Oui, on s’arrête", annonce rapidement Els Van Hoof, députée fédérale du CD&V et présidente de la commission des Relations extérieures.
Cela s’appelle la politique de la chaise vide. Les députés libéraux Open VLD et MR ne sont pas venus. La résolution n’a pas été votée et a été reportée à la semaine prochaine. Avec le voyage d’Alexander De Croo en Israël, le sujet est sensible.
Film au Parlement
Enfin, toujours dans ce dossier, une trentenaire de parlementaires ont vu le film sur le massacre du 7 octobre, lorsque le Hamas a attaqué Israël. Tous les partis ont répondu présent à l’invitation du MR, excepté deux: l’extrême droite flamande du Vlaams Belang et l’extrême gauche du PTB.
À la fin de la projection, c’est le président de Défi qui résume peut-être le mieux ce qu’ils ont vécu. "Il y a des gens qui ont éclaté en sanglots. Il y a des gens qui sont partis au cours de la projection. Il y a beaucoup de gens qui se sont réconfortés, tous partis confondus. Après tout, ce qu'on vient de vivre est une épreuve humaine et collective", a confié François De Smet, député fédéral.
Et des députés émus aux larmes, c’est extrêmement rare en politique belge. Il y en aura peut-être encore le soir des élections du 9 juin. Mais ça, c’est une tout autre histoire. N’oubliez pas: on vote dans 196 jours.


















