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La ministre de l’Education Valérie Glatigny (MR) a réfuté lundi tout bain de sang social en raison de la décision du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles de forcer les enseignants de secondaire supérieur d’augmenter de 10 % leur temps de travail sans augmentation de salaire.
Lors de son récent conclave budgétaire, le gouvernement MR-Engagés a décidé de porter la charge hebdomadaire de ces enseignants à 22 heures en face-classe, contre 20 heures actuellement. La mesure doit permettre à la FWB d’économiser 95 millions d’euros par an.
Avec cette réforme, les enseignants du secondaire supérieur seront amenés à prester le même nombre d’heures hebdomadaires en face-classe que leurs collègues du secondaire inférieur, soit 22 périodes.
L’annonce de cette mesure a suscité l’incompréhension d’une bonne partie des enseignants concernés, lesquels affirment déjà prester plus de 40 heures semaines lorsque l’on tient compte du temps consacré à la préparation des cours, aux corrections, aux réunions pédagogiques, au travail administration.
Selon les opposants à la mesure, celle-ci va en outre entraîner la suppression de 1.500 emplois, des jeunes profs employés à titre temporaire pour la plupart.
Interrogée lundi en commission du parlement par plusieurs députés sur ce point, la ministre Glatigny a toutefois réfuté toute casse sociale.
Selon elle, la mesure aura bien pour conséquence que 1.300 équivalents temps-plein ne seront plus nécessaires, mais ces emplois seront directement réabsorbés par les 2.170 ETP à pourvoir chaque année en raison de départs à la retraite d’enseignants, de choix de réduction du temps de travail…
« Il y aura donc une fois et demie plus d’enseignants qui vont quitter l’enseignement que le nombre d’emplois diminués (par la décision du gouvernement, ndlr) », s’est-elle défendue.
Si elle n’aura pas d’impact sur les emplois, la mesure va néanmoins entraîner des mouvements d’enseignants entre les écoles, a toutefois reconnu la libérale.
Critiquée par l’opposition selon qui la mesure va contribuer à démotiver davantage de profs dans un contexte de pénurie aggravée, Mme Glatigny a répété lundi que les enseignants ne devaient pas voir dans la mesure un quelconque jugement de valeur sur leur travail.
« Je suis consciente que l’engagement des professeurs va bien au-delà du face-classe. Ce sont des mesures impopulaires mais indispensables pour pouvoir réinvestir dans l’école et ne pas laisser de dette comme cadeau », a ajouté Mme Glatigny en rappelant la situation budgétaire dégradée de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
« Un salaire d’enseignant sur cinq est payé par l’endettement », a-t-elle rappelé lundi devant les députés.
Si les enseignants du secondaire supérieur seront amenés demain à travailler autant d’heures que leurs collègues de l’inférieur, ceux-ci bénéficient toutefois d’un barème supérieur de 25 % par rapport à leurs collègues, a encore souligné la ministre.


















