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Pourquoi un billet de train entre Barcelone et Londres coûte 26 fois plus cher qu’un billet d’avion?

Par RTL info avec Belga
Une étude publiée par Greenpeace révèle que la Belgique fait partie des pays les moins performants en matière d’attractivité du train, avec 60 % des trajets étudiés toujours moins chers en avion qu’en train.

Prendre l’avion d’une destination européenne vers une autre reste moins cher que de parcourir la même distance en train dans plus de la moitié des cas, ressort-il d’une étude publiée jeudi par Greenpeace.

La Belgique figure parmi les pays les moins performants, avec 60 % des trajets étudiés moins chers en avion qu’en train. Pourtant, il y a peu, les Belges se disaient prêts à prendre plus souvent le train, mais les différences de coût continuent de les refroidir.

Pour ses recherches, l’organisation de défense de l’environnement a examiné 109 liaisons internationales dans 31 pays européens. Dans 54 % des cas, passer par les airs s’est avéré moins cher. Sur les 33 liaisons nationales étudiées, un trajet ferroviaire moins cher était disponible dans 70 % des cas.

La plus grande différence de prix a été constatée sur la ligne Barcelone-Londres, où un billet de train coûtait 26 fois plus cher qu’un billet d’avion. Seuls 29 trajets étaient toujours, ou presque toujours, moins chers en train. Il s’agissait principalement de trajets en Europe centrale et orientale, notamment vers les États baltes et la Pologne.

Pour la Belgique, seules les liaisons au départ de Bruxelles ont été étudiées. Si les correspondances vers Hambourg, Zurich et Berlin sont généralement moins chères en train, en revanche, celles vers Vienne, Bratislava, Madrid, Copenhague et Budapest sont presque toujours plus chères, tout comme celle vers Prague. La plus grande différence a été constatée sur le trajet Bruxelles-Madrid, où passer par le rail est plus de onze fois plus onéreux que par les airs.

La France pire élève en la matière

Avec 60 % des trajets plus chers en train qu’en avion, la Belgique se classe au sixième rang du classement des pays les moins performants et partage cette place avec la Roumanie et la Norvège. Seuls la France (95 %), l’Espagne (92 %), le Royaume-Uni (90 %), l’Italie (88 %) et la Hongrie (71 %) font moins bien. À noter que la Belgique obtient également des résultats nettement inférieurs à ceux du Luxembourg (40 %) et des Pays-Bas (22 %).

À l’autre extrémité du spectre, on retrouve la Lituanie, où tous les trajets au départ de Vilnius sont moins chers en train. En Pologne, c’est le cas dans 89 % des situations, et en Slovénie dans 80 % des cas.

L’avion reste donc souvent l’option la plus économique, malgré son impact significatif sur le climat. Greenpeace rappelle notamment que le carburant d’aviation n’est pas taxé et que les tarifs aériens internationaux sont également exonérés de TVA. Cela alors que les compagnies ferroviaires doivent souvent s’acquitter de la TVA, en plus de la hausse des coûts de l’énergie et de frais d’infrastructure élevés.

Greenpeace constate toutefois une certaine amélioration par rapport à 2023. Le nombre de trajets où le train est l’option la moins chère a ainsi augmenté de 14 points de pourcentage, pour atteindre 41 %. Selon l’ONG, cette hausse est due à la diminution des liaisons aériennes à très bas prix via des hubs comme Londres ou Dublin. De plus, le prix des billets de train a moins progressé que l’inflation et les liaisons ferroviaires se sont améliorées sur certains trajets.

Tout itinéraire où l’avion est moins cher que le train est un échec politique
Joeri Thijs, Greenpeace Belgique

Pour rendre le train plus attractif, Greenpeace appelle l’Union européenne et les autorités nationales à mettre fin aux subventions à l’aviation, à introduire un système de billetterie simple pour les trains et à investir davantage dans les transports publics. L’organisation plaide également pour l’introduction de « billets climat », des titres de transport abordables et simples, valables sur tous les modes de transport public d’un pays ou d’une région.

« Tout itinéraire où l’avion est moins cher que le train est un échec politique », conclut Joeri Thijs de Greenpeace Belgique. « Dans l’accord de coalition, le gouvernement Arizona promet de se concentrer sur ’des liaisons ferroviaires européennes plus nombreuses et de meilleure qualité’ et sur ’une saine concurrence tarifaire sur les lignes internationales’. Il est grand temps de concrétiser cet engagement : le train doit devenir l’option la plus économique et la plus simple, et non le dernier recours. »

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