2.000 arrestations liées à la drogue en 6 mois dans la zone Midi: comment lutter contre ce trafic hors de contrôle à Bruxelles?

Après les fusillades de ces derniers jours à Bruxelles, il y a une certaine prise de conscience. Le trafic de drogue qui gangrène certains quartiers de la capitale est actuellement hors de contrôle. Pourquoi ? Qui peut agir et comment ?

Sur la zone de police Midi, 2.000 trafiquants de drogue ont été arrêtés ces 6 derniers mois. Les autorités ont cette dérangeante impression d'un travail sans fin. 

Les dealers sont appelés la chair à canon. Ils sont remplacés pratiquement instantanément. La police locale est dépassée. 

Quand on les arrête, ils ont 10, 15, 20 grammes, et donc ce n'est pas suffisant pour les condamner lourdement

"Les dealers n'ont pas beaucoup de matière sur eux, donc ils s'approvisionnent en permanence. Quand on les arrête, ils ont 10, 15, 20 grammes, et donc ce n'est pas suffisant pour les condamner lourdement. C'est clairement un système qui s'auto-alimente et qui est très difficile à contrôler, sauf à s'attaquer à la source, c'est-à-dire aux réseaux, aux structures", explique Fabrice Cumps, le bourgmestre d’Anderlecht.

Les bourgmestres et la police locale demandent donc au fédéral de s'attaquer aux têtes de ces réseaux criminels. Ce sont des mafias internationales très organisées qui sont installées en Belgique. 

Le gouvernement engage et investit

"On a la présence du Mocro Mafia, le Ndrangheta Mafia d'Italie utilise aussi le port d'Anvers pour importer la cocaïne. On a vu que la mafia albanaise est bien intégrée à Bruxelles et maintenant on constate aussi que la mafia marseillaise déménage vers Bruxelles", souligne le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt. 

Cette situation a forcé le gouvernement fédéral à réaliser des investissements. 8 magistrats et 5 juristes ont été engagés au parquet de Bruxelles. La police fédérale vient de recruter 70 inspecteurs et en cherche encore. Le trafic de drogue est une priorité. 

"On a investi plus que jamais dans la police fédérale avec le recrutement de personnel spécifique et spécialisé pour la police judiciaire fédérale, avec l'établissement de ce commissariat de drogue, avec l'établissement d'un corps portuaire dans le port d'Anvers", précise la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden. 

Reste à voir si ces investissements seront suffisants pour lutter contre une criminalité devenue ultra violente.