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La santé de la peau est une préoccupation grandissante. À Namur, le Centre Hospitalier Régional (CHR) Sambre-et-Meuse a décidé de réagir face à un constat alarmant : il faut parfois attendre jusqu’à 9 mois pour décrocher un rendez-vous chez un dermatologue. Pour remédier à cette attente prolongée, l’hôpital a mis en place une nouvelle procédure baptisée DermatoExpress.
Ce service permet de bénéficier d’un rendez-vous dans un délai maximal d’un mois. Une solution qui, selon l’hôpital, assure une prise en charge rapide et rassure les patients confrontés à des suspicions de mélanomes ou autres cancers cutanés.
Pour accéder à ce service, deux conditions doivent être remplies. Premièrement, c’est le médecin traitant qui doit initier la procédure en contactant directement le service de dermatologie de l’hôpital. Deuxièmement, seules les lésions suspectées d’être cancéreuses sont concernées. Les autres pathologies dermatologiques suivent encore les délais de consultations classiques.
Ce dispositif est salué par de nombreux médecins généralistes, souvent confrontés à des difficultés pour obtenir rapidement des rendez-vous avec un spécialiste. Denis Rossignol, médecin généralise, se réjouit : « Un numéro d’urgence pour un rendez-vous rapide en dermatologie sera vraiment très intéressant pour nous. Il y a parfois des fins de matinée où je passe une heure ici dans le bureau pour donner tous les coups de téléphone, pour avoir les rendez-vous rapides. »
Les médecins et spécialistes insistent sur l’importance d’un diagnostic rapide. « Quand on se trouve face à une lésion cancéreuse, c’est une évidence qu’il faut mieux traiter le plus rapidement possible. Le danger, c’est que la lésion grandisse et devient beaucoup plus compliquée pour opérer », explique la cheffe du service dermatologie Catherine Braeken. Dans le cas d’un mélanome, un délai de plusieurs mois peut conduire à des complications graves, voire des métastases.
20 % des Belges concernés
Un Belge sur cinq risque de développer un mélanome avant l’âge de 75 ans. Avec DermatoExpress, le CHR Sambre-et-Meuse espère augmenter le taux de guérison lié à des détectages précoces.
L’initiative porte déjà ses fruits. Jean a bénéficié d’une analyse rapide : « Normalement, il me fallait plusieurs mois pour avoir un rendez-vous. J’en ai eu un après cinq jours. Je trouve ça super ».
Après un examen attentif de sa lésion faciale, les nouvelles sont bonnes : « Pas de lésion cancéreuse. L’examen s’avère rassurant. »
À l’avenir, l’hôpital envisage d’étendre ce modèle d’urgence à d’autres spécialités médicales. Un projet qui pourrait inspirer d’autres établissements en Belgique, où les délais interminables dans certaines spécialités demeurent une source d’inquiétude pour les patients comme pour les praticiens.
