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Un nouveau scanner corporel est opérationnel à Brussels Airport et c'est le seul du genre en Belgique. Il vise les passeurs de drogue et complète une batterie de tests pour vérifier s'ils en ont ingéré. Ce scanner permettra donc d'être plus efficace dans la lutte contre le narcotrafic.
La douane a présenté lundi à l'aéroport de Bruxelles-National un nouveau scanner destiné à mieux repérer les "passeurs (de drogue) par ingestion et par insertion corporelle". La nouvelle procédure de détection durera effectivement jusqu'à trois fois moins de temps qu'à l'heure actuelle, a indiqué l'administration générale des douanes et accises.
"Jusqu'à présent, les personnes soupçonnées d'avoir introduit de la drogue dans leur corps devaient d'abord subir un test urinaire et, en cas de résultat positif, étaient emmenées à l'hôpital pour subir un scanner", a expliqué lundi à Brussels Airport Kristian Vanderwaeren, administrateur général des douanes et accises.
Jusque là, cela prenait 3 heures
"Ce processus prenait souvent trois heures. Désormais, nous pouvons effectuer le scanner après le test urinaire au sein même de l'aéroport, de sorte que l'ensemble du processus ne dure pas plus d'une heure."
En 2024, la douane avait appréhendé 21 passeurs par ingestion et par insertion corporelle à l'aéroport de Bruxelles. Cette technique n'est toutefois pas sans risque pour les personnes concernées. Les boulettes de drogue ingérées ou insérées dans le corps sont souvent constituées à plus de 90% de cocaïne ou d'héroïne pure. Ces produits pourraient provoquer une overdose mortelle en cas de rupture des sachets. Cette nouvelle procédure de détection, plus courte, permettra donc de diminuer le risque de danger mortel pour les personnes interpellées.
Selon Kristian Vanderwaeren, le nombre de passeurs de drogue passant par Brussels Airport a grimpé entre 2022 et 2024, confirmant une recrudescence du trafic de stupéfiants. "Cela s'explique en partie par l'augmentation des liaisons directes avec l'Amérique latine et l'Afrique", explique l'administrateur général des douanes et accises. "Les passeurs qui transportent de la cocaïne arrivent surtout en provenance des Caraïbes ou d'autres pays d'Amérique latine, et ceux transportant de l'héroïne viennent principalement de vols depuis l'Afrique. Nous interpellons aussi beaucoup de passeurs de drogue au départ de l'aéroport de Bruxelles, et qui allaient se rendre sur des îles européennes, comme les îles Canaries, l'Islande ou le Royaume-Uni."
"Nous devons renforcer davantage encore la lutte contre la drogue sur tous les fronts avec un plan intégré dans lequel les douanes jouent pleinement leur rôle dans notre politique de sécurité", a pour sa part commenté le ministre des Finances Jan Jambon (N-VA) à l'occasion de la présentation de ce nouvel outil. "Le nouveau scanner est une arme supplémentaire dans la lutte contre ce trafic."


















