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Selon une étude de l’ASBL Univers Santé, 85 % des 12-20 ans ont déjà consommé de l’alcool. Une expérience souvent perçue comme banale, mais qui n’est pas sans conséquences. Nous vous avons demandé à quel âge vous aviez pris votre premier verre : « J’avais 17 ans et j’ai cru que c’était la fin de ma vie parce que j’étais bourrée », témoigne une personne sondée. « À 16 ans, j’ai bu une bière à Namur avec mon compagnon », se souvient une autre. Un troisième confie avoir goûté son premier verre « à la fin de ses 13 ans ».
Pour Martin De Duve, alcoologue, l’enjeu est clair : « Plus on boit jeune, plus on a des risques d’abîmer notre cerveau. Donc l’idée, c’est d’abord de discuter. Il faut parler des risques, mais aussi des effets recherchés. Ça fait partie des motivations à boire, qu’on soit jeune ou moins jeune. »
Au-delà du risque de dépendance, la consommation précoce peut nuire au développement cérébral des adolescents, encore en construction.
Parler plutôt qu’interdire
La question reste délicate dans les familles. Si les interdictions strictes peuvent paraître une solution, elles sont souvent contre-productives.
Bruno Humbeek, psychopédagogue, estime que la discussion est une meilleure approche : « Dire ‘tu peux boire, mais attention aux conséquences’ a plus d’effets positifs que de dire que c’est tout à fait interdit. C’est tout l’enjeu d’un parent d’adolescent : il y a une période où la prise de risque est nécessaire au développement, mais il faut éviter la mise en danger. »
Plutôt que de diaboliser l’alcool, les experts invitent à en parler comme d’un produit qui peut rester un plaisir, mais à consommer ponctuellement, avec modération. Le premier verre, lui, devrait idéalement se faire attendre.


















