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« C’est de la pure provocation » : les économies imaginées pour le secteur de l’enseignement font grincer des dents

Par RTL info
Nous vous en parlions ce jeudi matin, la Fédération Wallonie-Bruxelles doit faire des économies. Pour ce faire, un groupe d’experts a imaginé une série de propositions, avec le secteur de l’Enseignement dans le viseur. Roland Lahaye, secrétaire général du syndicat CSC Enseignement était notre invité ce jeudi pour aborder ces éventuelles mesures.

La Fédération Wallonie-Bruxelles, confrontée à la nécessité de réduire ses dépenses, examine plusieurs pistes d’économies dans le secteur de l’enseignement, qui absorbe à lui seul 70 % de son budget. Parmi les propositions avancées figure l’augmentation du temps de présence des enseignants devant les élèves dans le secondaire, actuellement de 20 à 22 heures par semaine.

Pour Roland Lahaye, secrétaire général du syndicat CSC Enseignement, cette approche est réductrice. « Les économistes ont fait un travail d’économistes. Et quand ils parlent de la charge de travail des enseignants, ils se bornent uniquement à parler de la charge en face-à-face élèves », souligne-t-il, rappelant que le métier implique bien d’autres tâches : préparation des cours, corrections, réunions pédagogiques. « C’est un peu comme si je disais pour vous, monsieur Schoonejans, que vous ne travaillez qu’une demi-heure par jour, la demi-heure où vous êtes visible par les téléspectateurs. C’est faux », dit-il en s’adressant au présentateur du RTL info 13h.

Les fins de carrière dans le viseur

Autre piste évoquée : la suppression des aménagements de fin de carrière, qui permettent actuellement aux enseignants de quitter leur poste dès 58 ans. Une mesure que Roland Lahaye juge préoccupante. « Ils partent parce qu’ils sont au bout du rouleau, parce qu’ils sont exténués, parce que la charge mentale est trop importante », insiste-t-il. Pour lui, il serait plus judicieux de « se poser la question de savoir comment retenir les enseignants le plus longtemps possible dans la carrière avec des conditions de travail adaptées », plutôt que de pousser au départ sans alternatives, au risque d’augmenter le nombre de malades de longue durée, ce qui représente également un coût pour la collectivité.

Que faire alors ?

Face à ces orientations, le syndicaliste avance ses propres suggestions. « Il y a déjà deux pistes d’économies dont j’ai parlé au gouvernement », rappelle-t-il. La première concerne les enseignants en maladie de longue durée, « empêchés de retrouver le chemin de l’école parce que le système le leur interdit ». La seconde vise les dépenses de communication entre établissements, notamment « la concurrence à coups de publicité déloyale », évaluée à « au bas mot 10 millions par an ».

Pour Roland Lahaye, il est possible de « rechercher des sous sans impacter les conditions de travail des enseignants ». Il dénonce des propositions perçues comme injustes et provocatrices : « C’est de la pure provocation, et on n’aime pas ça. »

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