Partager:
C’est un record : il y a actuellement 13 118 détenus dans les prisons du pays. Le bourgmestre de Huy a d’ailleurs pris un arrêté communal pour limiter le nombre de détenus afin de lutter contre la surpopulation carcérale. Comment expliquer cette situation qui perdure alors que des mesures ont été prises ?
Lorsqu’Aurore rend visite à son compagnon à la prison de Mons, elle s’inquiète. Et pour cause : il se plaint tous les jours de la surpopulation au sein de la prison. « C’est très dur pour lui et pour tout le monde, en fait, ils aimeraient bien avoir tous de l’espace. Et question cantine, ça ne suit pas, vu qu’il y a trop de surpopulation. (…) C’est invivable pour eux », témoigne-t-elle.
C’est un record absolu : il y a actuellement 13 118 détenus en Belgique pour… 11 040 places. Calogero, lui, est sorti de prison il y a 7 mois. Il est entré en détention pour la première fois en 2000. Depuis, il a connu six établissements pénitentiaires et il a toujours constaté un nombre trop important de prisonniers. « Il y a beaucoup de tensions quand tu vis comme ça dans une cellule à 3-4 personnes. C’est invivable, tu ne sais pas faire ce que tu veux. Il y a des tensions, des bagarres. C’est vraiment invivable », raconte l’homme.
Comment expliquer cette problématique alors que des mesures alternatives, comme le bracelet électronique ou les congés pénitentiaires prolongés, sont mises en place ? Pour David, agent et délégué syndical, une modification de la loi en 2023 est une des explications : « C’est depuis la nouvelle mesure que les petites peines de 0 à 3 ans doivent être exécutées maintenant. Ce qui pose problème pour les établissements pénitentiaires, c’est que l’on devait créer des maisons de détention pour ce genre de mandat d’arrêt et ce genre de peine. Ces maisons de détention n’ont jamais été faites ».
Un projet de loi a été déposé il y a quelques jours. Son objectif ? Réduire la surpopulation en modifiant certaines règles concernant la détention pour les plus petites peines, tout en consolidant des pistes comme la surveillance électronique. Béatrice Compagnion, vice-présidente de la commission de surveillance à la prison de Jamioulx, explique : « Il faut plus de bracelets, mais je ne suis pas certaine que ce soit une solution à long terme. Il faut travailler sur l’idée de l’incarcération comme peine. Il faut trouver des solutions, des peines alternatives ».
Pour le syndicat Sypol EPI, l’État belge doit également impérativement revoir les accords d’extradition avec certains pays afin qu’ils accueillent leurs ressortissants condamnés qui ne sont pas en ordre de séjour en Belgique.














