Accueil Actu Belgique Société

« C’est l’incompréhension » : de nombreuses familles bientôt impactées par le retrait d’un fonds important aux CPAS

Par RTL info avec Samuel Ledoux et Marc Evrard
Mauvaise nouvelle pour les CPAS wallons et bruxellois. Dès l’année prochaine, le gouvernement fédéral va suspendre l’un de leurs subsides à 20 millions d’euros par an : le fonds de participation et d’activation sociale qui est annulé. Un fonds destiné à deux choses : lutter contre la pauvreté infantile et remettre les inactifs au travail.

De nombreuses mamans solos bénéficient actuellement d’aide du CPAS, notamment pour du matériel et divers besoins pour leurs bébés : c’est le cas de Nora. Jusqu’à présent, deux de ses enfants dormaient sur un même matelas. « Franchement, c’était très, très compliqué. Mais maintenant, j’ai bénéficié de l’aide. J’ai un lit superposé, en fait », explique-t-elle.

« Ce fonds-là permet aussi aux familles précarisées de pouvoir bénéficier du strict nécessaire, même vital, du lait pour les enfants, des langes. C’est bien pour ça que nous sommes vraiment choqués par cette suppression de cette aide », note Séphanie Bertaux, assistante sociale.

Rien que pour le CPAS de Liège, la suppression de ce fonds représente un million d’euros de subsides perdus : on parle d’une vingtaine de millions à l’échelle du pays. Ces aides permettent aussi à Simone d’inscrire ses enfants, par exemple, à des stages. Elle ne pourra plus le faire dès l’année prochaine.

« Je ne pouvais pas envoyer ni les enfants au stage, ni les cours de danse. Les grandes poussettes, c’est hyper cher aussi. Je ne pouvais pas l’acheter sans le fonds », témoigne-t-elle.

Ce fonds a été lancé en 2003 et il a pour but de lutter contre la pauvreté des enfants, mais aussi, dans un second volet, de favoriser l’activation sociale et donc la recherche d’un emploi. Le CPAS de Liège s’apprête à accueillir près de 8000 chômeurs, bientôt exclus, qui viendront gonfler les 11 000 bénéficiaires du revenu d’intégration sociale déjà présent sur le territoire liégeois. La suppression de cette aide financière est donc vécue comme une aberration par les CPAS.

« Je vois qu’on va nous envoyer des chômeurs de plus de 20 ans et dans le même temps, nous allons devoir fermer des services qui s’occupent précisément de ce public-là. C’est l’incompréhension », note le président du CPAS de Liège, Jean-Paul Bonjean.

Pour le personnel sur le terrain, la disparition de ce fonds d’aide met en péril la continuité des actions sociales et affaiblit durablement les capacités d’action des CPAS.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus