Partager:
Publicité alléchante, promesse de gains rapides et un visage familier à l’écran : voilà comment de nombreux Belges se font piéger. Depuis le début de l’année, 15 millions d’euros ont été escroqués à des particuliers via des faux investissements, principalement dans les cryptomonnaies, selon le Centre pour la Cybersécurité.
« Parce que c’était le roi, j’ai cru que c’était vrai »
En avril, Gisèle tombe sur une vidéo en ligne qui attire immédiatement sa confiance : le roi des Belges y vante les mérites d’une plateforme baptisée AQ Trade AI, vantant des investissements basés sur l’intelligence artificielle dès 250 euros.
Mais tout est faux : la vidéo est un deepfake, une manipulation numérique utilisant l’image d’une célébrité pour rendre l’arnaque crédible.
« Parce que c’est le roi qui parlait, je me suis dit que ça ne pouvait qu’être honnête », raconte Gisèle. Après un appel téléphonique avec une prétendue conseillère, elle cède et verse 250 euros. Mais dans la nuit, le doute s’installe. « Je me suis dit que ce n’était pas possible. J’ai téléphoné à ma banque qui a immédiatement bloqué la carte. » Elle a évité de peu une spirale infernale.
Des pertes moyennes de 37.000 euros par victime
Toutes les victimes n’ont pas la même chance. En moyenne, les personnes piégées perdent plus de 37.000 euros, alerte Phédra Clouner, directrice générale adjointe du Centre pour la Cybersécurité.
Les escrocs ciblent deux profils principaux :
- Les 50 à 70 ans, qui disposent parfois d’un peu d’épargne ou traversent une période financière difficile.
- Les jeunes, attirés par les promesses de gains faciles et par l’univers des cryptomonnaies.
Une stratégie bien rodée
Selon Jean-Paul Servais, président de l’Autorité des services et marchés financiers (FSMA), la méthode est toujours la même : « On commence par une petite somme, 200 ou 250 euros, qui semble produire des résultats fantastiques. Ensuite, on vous pousse à investir plus, 500, 1.000 euros… puis tout s’arrête. »
Pire encore : certaines victimes sont ensuite recontactées par de faux avocats, leur promettant de récupérer l’argent perdu, contre de nouveaux frais. Une double escroquerie.
Pour alerter le grand public, les autorités belges lancent une campagne de sensibilisation baptisée « Bill le Plumé ». Elle vise à dénoncer les techniques trompeuses utilisées dans les publicités, sur les réseaux sociaux ou via des sites de rencontres. En cas de doute, le site SafeOnWeb.be permet de vérifier la fiabilité d’un site ou d’un message.


















