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Un rapport récent de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) révèle une statistique alarmante : près d’une femme sur cinq en Belgique aurait déjà été victime de violences de la part de son partenaire. Ce chiffre regroupe des violences physiques, sexuelles ou psychologiques encore souvent passées sous silence. Parmi ces nombreuses victimes, Sylvie a décidé de prendre la parole pour partager son vécu.
Durant plus de dix ans, elle a subi des violences conjugales de différentes natures, démarrant par une emprise psychologique exacerbée avant d’évoluer vers des violences verbales, puis physiques. « Ça a été un petit coup et puis ça a été, ‘je ne l’ai pas fait exprès’. Ensuite, ça a été les violences verbales : ‘T’es une bonne à rien, tu ne sers à rien’. Je l’ai entendu mille fois », confie-t-elle. Ces attaques lui ont laissé des blessures autant psychologiques que physiques, malgré ses tentatives pour se défendre.
Toutefois, même après sa séparation, Sylvie reste confrontée à des intimidations de la part de son ancien compagnon. Malgré une dizaine de plaintes déposées, elle regrette un manque d’avancées judiciaires. « Après autant de plaintes, que rien n’est abouti, c’est pas rien », déplore Sylvie. Aujourd’hui, elle espère obtenir une mesure d’éloignement pour retrouver une vie normale.
Selon l’OMS, la Belgique a mis en place un plan d’action permettant un accompagnement spécialisé pour les victimes de violences, qu’elles soient domestiques ou intrafamiliales. Mais dans les faits, ce soutien reste inégal et dépend de nombreux facteurs, comme le regrette Tim T. Stroobandt, psychologue clinicien, victimologue : « Il y a encore une trop grande variation d’un service à l’autre, d’une zone de police à une autre, d’un magistrat à l’autre. Ça crée un effet de loterie pour les victimes selon sur qui elles vont tomber. »
L’avocat Thomas Puccini, lui, recommande de signaler directement les faits de violence physique aux forces de l’ordre. Il souligne que les constats faits par les policiers, immédiatement après les faits, représentent une preuve cruciale dans les accusations. « Bien évidemment, ça apporte une plus-value pour l’accusation. »
Face à cette situation, Sylvie ne baisse pas les bras. Elle envisage de déposer une nouvelle plainte, cette fois avec constitution de partie civile, pour espérer enfin obtenir justice. Elle espère également que son témoignage contribuera à briser le silence entourant les violences conjugales et à soutenir d’autres victimes souvent livrées à elles-mêmes.
Si vous êtes victime de violence conjugale, vous pouvez appeler le numéro gratuit 0800/300.30

















