Partager:
Accompagner les patients pour les aider à diminuer leur consommation de calmants, c'était l'objectif d'un projet pilote lancé en 2023 par le ministre de la Santé. Il devient aujourd'hui permanent vu les bons résultats. Ce suivi est réalisé par les pharmaciens. La Belgique est le pays européen où l'on consomme le plus de somnifères.
Le somnifère fait partie des médicaments les plus vendus en pharmacie. Un Belge sur cinq consomme cette molécule qui rend particulièrement dépendant. Mais aujourd'hui, les pharmacies, en accord avec le médecin, jouent un rôle important dans le sevrage des patients.
"On prend la molécule de départ pour laquelle le patient était vraiment habitué à prendre des trop hauts dosages ou trop longtemps. Et en fonction de la prescription du médecin, on va diminuer petit à petit la quantité en la diluant avec une substance neutre", explique Valérie Levie, titulaire d’une pharmacie.
Le nombre de gélules nécessaires et ses paliers de dosage sont prescrits par un médecin. L'objectif est d'arriver à une gélule sans somnifère au bout d'un certain nombre de semaines. Le projet en test depuis deux ans est maintenant permanent.
Des résultats encourageants
"Ça fonctionne, je dirais dans 1 cas sur 2 en moyenne. Je pense que l'initiative est très bonne. Il y a ceux qui réussissent ou qui ne réussissent pas, mais ça a sensibilisé beaucoup de monde autour : les médecins, les pharmaciens, nous-mêmes et certains patients qui en ont entendu parler" , raconte Valérie Levie.
L'investissement des pharmaciens est reconnu par l'INAMI, qui leur versera une compensation. Pour la Belgique, premier consommateur de somnifères en Europe, c'est une question de santé publique.
"C'est vraiment une dépendance et c'est la raison pour laquelle il faut aider les gens à réduire progressivement la dépendance à ce type de médicament et à réaliser qu'ils peuvent bien dormir sans", explique Frank Vandenbroucke, ministre fédéral de la santé publique.
Sur 11 000 personnes aidées par ce programme, il n'aura fallu que 6 mois pour sevrer 42% des patients dépendants.


















