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Marc va prendre son service à la prison de Mons qu’il a rejoint après avoir passé 9 mois à Haren. Pour lui, la situation au sein de l’établissement bruxellois est une véritable bombe à retardement, notamment à cause de l’organisation à l’intérieur des murs. Parce que c’est un peu un régime de détention assez libre », dit Marc Elia, agent pénitentiaire et délégué Sypol-EPI. « Les détenus sont un peu plus libres que dans d’autres prisons. Il y a un manque de rigueur et un manque de discipline. Sans cette rigueur, sans cette discipline, ça allait arriver tôt ou tard. »
Parmi les problématiques qu’il relève, il y a le fait qu’à Haren, le personnel surveillant est souvent très jeune et sous pression car il manque de formation et d’encadrement. « Ces jeunes sont livrés à eux-mêmes », dit-il. « Je dis jeunes, c’est en termes d’expérience. Du coup, ils arrivent, on les met sur une section avec une trentaine de détenus sans pour autant leur expliquer comment ça fonctionne, comment peut réagir un détenu face à certaines situation et ça peut faire peur la première fois. »
Septembre 2022, la prison ultramoderne d’Haaren est inaugurée en grande pompe. Mais la structure n’a pas le temps de faire ses maladies de jeunesse au niveau de l’organisation. Il faut très rapidement remplir le cadre d’agents pénitentiaires pour que l’établissement puisse accueillir des détenus. « Ils ont fait un système d’engagement où il n’y a pas eu beaucoup de contrôle », indique Jérôme Michez, vice-président Sypol-EPI. « On a engagé tout de suite. Le bâtiment d’Haaren était construit, il fallait des agents tout de suite. Donc ça a été trop vite. Ça a été à la va vite. Il fallait remplir le cadre. Et voilà, on voit ce qui se passe maintenant. »
D’après les syndicats, l’administration aurait récemment accéléré le rythme des formations destinées aux nouveaux agents. Quant à Marc, il regrette que le scandale qui touche la prison d’Haren entache sa profession.


















