Accueil Actu Belgique Société

« Il ne faut pas regarder le brut » : 25.000€ par mois pour un radiologue… un salaire justifié, selon le président l’ABSyM, voici son explication

Par RTL info avec Christophe Deborsu
Patrick Emonts, président de l’ABSyM, réagit quant à la grève des médecins de ce lundi 7 juillet. Il justifie le salaire brut de certains spécialistes, comme celui des radiologues, qui est de 25.000€ brut par mois, selon l’INAMI.

Selon les statistiques, un radiologue gagne par exemple 25.000 euros bruts par mois. Vous ne trouvez pas que vous pouvez consentir un effort alors que la population doit le faire par ailleurs ? « Il faut quand même replacer les choses correctement dans leur contexte », commence Patrick Emonts, président de l’ABSyM, invité de 7h50 de bel RTL Matin. « Quand vous parlez de ce que gagne un médecin, vous voyez les chiffres bruts qui apparaissent sur les tableaux, notamment de l’INAMI. Mais ce qu’il ne faut absolument pas oublier, ce sont les investissements qui sont nécessaires pour faire le boulot ».

Le président de l’ABSyM exerce en tant que gynécologue, il donne son cas précis en exemple : « Je dois acheter un échographe en cabinet et l’échographe doit être de très grande valeur. Ça va être une question de qualité des soins. Un échographe, on est entre 60.000 et 80.000 euros à peu près. Et cinq ans plus tard, la machine est reprise seulement à 5 000 euros. Pourquoi cinq ans plus tard ? Parce qu’on est obligé, pour des questions d’obligation de moyens, d’avoir toujours une machine tip top »

Il faut regarder ce qui lui reste dans sa poche

Selon lui, si les revenus des médecins baissent, c’est le patient qui sera pénalisé : « Si vous baissez considérablement les revenus, à partir de ce moment-là, vous achetez des petites machines. Et c’est la qualité des soins et c’est la qualité des images qui n’est plus la même. C’est la même chose pour le radiologue. Il a besoin aussi de matériel de très haute performance. Donc, il ne faut pas regarder le chiffre brut de ce que gagne un médecin. Il faut regarder ce qui lui reste dans sa poche », avance-t-il.

Réforme de la « nomenclature »

Le secteur des soins aurait déjà fait de nombreux efforts, selon Patrick Emonts : « On a perdu à peu près 30 % de nos revenus ces dix dernières années », avance-t-il. Pour autant, les suppléments d’honoraires ne seraient pas interdits, mais plafonnés à 125 % en hôpitaux par rapport aux tarifs conventionnés. et maximum 25 % en cabinet privé. « Le problème, c’est que ces suppléments vont se mettre au-dessus de la valeur de l’acte. Et ces valeurs sont en train d’être rediscutées. Et on a un travail titanesque depuis trois ans pour refaire la nomenclature. »

La nomenclature, c’est le tarif pour les différents actes des médecins. Combien d’argent facture un radiologue pour une échographie, par exemple. Patrick Emonts estime qu’il faut d’abord mener à bien cette réforme de la nomenclature, avant de parler de supplément : « Nous verrons comment nous savons acheter notre matériel. Et quel type, éventuellement, de suppléments doivent être sur le prix pour pouvoir performer toujours et avoir une qualité qui est exceptionnelle », conclut-il.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus