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En pleine hausse des prix, des marques en profitent pour réduire le contenant de leur produit. La pratique n'est pas nouvelle mais elle n'est surtout pas illégale. L'association de protection des consommateurs, Test Achats, dénonce un manque de transparence.
Dans les rayons, cela peut vous échapper. Mais à y regarder de plus près, le grammage de certains produits a bien changé. Une boîte de fromage passant de 160 grammes à 144 grammes. Ou encore un sirop passant de 75 à 60 cl. Et toujours le même prix affiché. C’est ce qu’on appelle la shrinkflation ou bien la réduflation.
Qu’ils augmentent les prix, mais nous balader, ce n’est pas la bonne solution
Une pratique légale
"Ils essayent de camoufler et je n’aime pas ça… Qu’ils augmentent les prix, mais nous balader, ce n’est pas la bonne solution", argumente un consommateur. "Si j’ai envie du produit, je le prends. Donc, je me fais avoir", considère une autre cliente.
Et pourtant la pratique est bien légale. La seule condition exigée étant que le prix au kg doit être correct et clairement indiqué.
Souvent, les céréales et les chocolats
Alors combien de produits sont concernés par cette pratique ? Réponse avec Isabelle Schuiling, professeur de marketing : "On n’a pas d’étude en Belgique, mais une étude en Grande-Bretagne montre que c’est souvent sur les céréales et les chocolats que cela peut se passer et que cela ne toucherait que 2 % des produits".
Cette pratique commerciale est choisie par les industriels pour conserver leurs marges, et ne pas perdre de clients.
Le consommateur n'est pas toujours prévenu
Est-ce que cette technique représente de réelles économies ? En 2014, le magazine britannique Time avait pris l’exemple d’une célèbre marque de chips qui avait enlevé cinq chips de son paquet. Si l’on considère que chaque chips pèse 14g, cela représente une économie de près de 20 centimes. Et sachant que la marque vend 200 millions de paquet de chips par an. Cela représente à peu près une économie de 40 millions d’euros par an pour le fabricant.
Mais les marques préviennent-elles le consommateur ? Pas toujours.
Cela peut susciter la colère des consommateurs
Nous en avons contacté plusieurs. Seule une entreprise nous a répondu par mail, pour justifier le nouveau grammage de ses cubes de fromages : "Il ne s’agit pas d’une simple réduction de portion. La mention ‘nouvelle recette’ était clairement indiquée sur l’emballage. Cette nouvelle recette est plus naturelle et sans additif".
Mais pour Julie Frère, porte-parole de l’association des consommateurs, cette pratique a un risque, surtout si le consommateur n’en est pas averti : "Il y a une étude qui a montré qu’une fois qu’un consommateur a repéré qu’il a été victime de shrinkflation, il ne va plus acheter de produits de la maque concernée, donc on voit vraiment que cela peut susciter la colère des consommateurs".
Vérifier le prix unitaire des produits
Face à ces hausses de prix cachés, l’association plaide pour plus de transparence : "On sait très bien qu’un consommateur qui a l’habitude d’acheter tout le temps le même produit ne va pas forcément regarder chaque fois la quantité présente dans l’emballage. Nous aimerions qu’il y ait au moins une mention spécifique du changement de quantité ou simplement une augmentation du prix".
En attendant, pour éviter les pièges, un conseil : vérifier toujours le prix unitaire des produits en magasin.
