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Via notre bouton "Alertez-nous", un témoin anonyme, que nous appellerons Arthur, a signalé un cas de négligence animale préoccupant dans la région binchoise. Trois chevaux, visiblement en mauvais état, se trouveraient dans un enclos inadéquat, exposés aux intempéries et sans nourriture suffisante.
Arthur, prénom d'emprunt, nous a contactés via le bouton orange "Alertez-nous" pour signaler un cas de négligence animale dans la région de Binche.
Visibles depuis un chemin de terre à l'extérieur d'une ferme d'animation, trois chevaux vivent dans des conditions précaires depuis plusieurs mois, selon Arthur. "Ils n'ont absolument rien. Pas de nourriture, un abri sans toit, beaucoup trop petit pour les protéger. C’est une situation insoutenable", déplore-t-il.
L’un d’eux avait même un glaçon collé à sa narine
Les photos envoyées à notre rédaction révèlent des animaux amaigris, piétinant dans la boue. Alerté par leur état, ce témoin est passé à plusieurs reprises afin de voir si ces derniers allaient bien. "Un jour, j’ai vu une boule de foin posée en plein milieu du champ. Elle était gorgée d’eau, pourrie. C'était comme du purin", ajoute-t-il.

Il rapporte également que les chevaux souffriraient d’hypothermie. "L’un d’eux avait même un glaçon collé à sa narine. Ils sont en plein courant d’air, leurs pieds dans un état catastrophique." Selon lui, si personne n'agit "dans quelques jours, ils vont mourir !"
Une intervention urgente, mais des freins administratifs
Face à l’urgence, Arthur a contacté Save Animals, un refuge agréé pour équidés. Alain Gomez s'occupe de cette ASBL avec sa fille Dolorès. "La situation de ces trois chevaux dure depuis au moins un an. Pourtant, rien ne bouge", regrette-t-il.
Rendu sur place ce matin, Alain affirme que les chevaux n'ont pas accès à l'abri : "Il y a une butte de terre juste devant et de l'eau tout autour". Il décrit ces trois chevaux comme étant "amaigris". "On voit leurs côtés, un d'entre eux a les yeux gonflés", dit-il.

Pour lui, la situation enfreint clairement le code du Bien-être animal : "Selon l'article 4, les animaux doivent avoir les pieds secs, or ici ce n'est pas du tout le cas. Il y a de la boue et de l'eau partout."
Ils ne peuvent rien faire si un contrôle a déjà été effectué
Alain a eu un contact avec la propriétaire des équidés, qui affirme que les services du Bien-être animal (BEA) sont passés chez eux récemment. "Si c'est le cas, je devrai de nouveau porter plainte afin que quelque chose soit fait", détaille le gérant de l'ASBL Save Animals.
Pour agir, Alain a en effet "besoin de l'accord des services du BEA ou de la police. Ces derniers ne peuvent rien faire si un contrôle a déjà été effectué et que le BEA n'a rien signalé".

Selon ce défenseur du bien-être animal, actif dans la région depuis plus de 10 ans, cette situation n’est pas un cas isolé. "Nous alertons régulièrement les autorités, mais nous nous heurtons à des murs : bourgmestres, échevins, services compétents, personne ne prend ses responsabilités."
Ce manque de réactivité ralentit la résolution de nombreux cas similaires, comme celui "de béliers détenus dans des conditions inadaptées depuis huit mois".
Cette semaine, Alain gère déjà cinq dossiers considérés comme urgents, concentrés uniquement sur les régions de Mons et de Fontaine-L’Évêque. "Le BEA est submergé, ils croulent sous le travail", déclare-t-il.
Selon lui, la situation, loin de s'améliorer, se dégrade : "C'est un combat de tous les jours depuis 10 ans", souligne-t-il. "La situation régresse : les lois ne sont pas respectées et le nombre de personnes actives sur le terrain diminue constamment."
Que dit la législation ?
En Belgique, la maltraitance animale est strictement encadrée par le Code wallon du Bien-être animal. L’article D.8 impose aux propriétaires d’animaux "de leur fournir un abri, de la nourriture et des soins adaptés à leurs besoins physiologiques et éthologiques". Pour les animaux en extérieur, un abri doit les protéger efficacement du vent, du soleil et de la pluie.
En cas de non-respect, les sanctions peuvent être lourdes. Les contrevenants risquent des peines allant jusqu’à 15 ans de réclusion et des amendes pouvant atteindre 10 millions d’euros pour les cas les plus graves. À défaut de poursuites pénales, une amende administrative de 50 à 100.000 euros peut également être infligée par l’administration wallonne.
Face à un cas de maltraitance animale, vous pouvez contacter le SPF Bien-être animal ou la police locale pour signaler tout acte de négligence. Pour toute urgence, un numéro unique est à disposition : le 1718.