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L'annonce était attendue avec inquiétude ce mardi matin. Cora annonce son intention de cesser l'activité de ses sept supermarchés début 2026, menaçant l'emploi de l'ensemble de ses 1.779 collaborateurs. Un candidat repreneur s'est manifesté pour l'hypermaché de La Louvière.
Les salariés de Cora vivent dans l'incertitude depuis des mois. Cette inquiétude avait débouché début mars sur une action de blocage du dépôt logistique d'Heppignies.
Avec ses sept magasins (3 dans le Hainaut, 2 à Bruxelles, 1 à Liège et 1 au Luxembourg), Cora est la dernière enseigne de distribution active au sein du groupe Louis Delhaize après la vente des Match, Smatch et Delitraiteur à Colruyt et des Louis Delhaize à Delhaize. Carrefour a par ailleurs racheté les activités françaises et roumaines de Cora et Match et E.Leclerc a repris Cora Luxembourg.
Fermeture pour 2026
Ce mardi matin, vers 10h, le couperet est tombé: Cora n’a pas pu s’adapter aux nouveaux enjeux du commerce et la direction a annoncé à la CNE son intention de licenciement collectif pour les sept magasins et l'arrêt potentiel de l’activité pour début 2026. La vente de l’immobilier a également été citée et un repreneur aurait déjà été retrouvé pour acheter puis louer les locaux. Cette annonce implique le lancement d'une procédure d'information et de consultation préalable à un éventuel licenciement collectif pour l'ensemble des 1.779 collaborateurs employés par l'enseigne.

Cora explique avoir examiné la piste de la cession des hypermarchés à un ou plusieurs repreneurs de la grande distribution, mais aucun d'entre eux ne s'est montré intéressé par une reprise d'hypermarchés intégrés dans les conditions actuelles de marché.
D'ici à la fin de la procédure et l'éventuelle fermeture, Cora continuera ses activités et les hypermarchés resteront ouverts.
Le Setca précise qu'entre ce jour et fin décembre, Cora va essayer de trouver un repreneur, ce qui n'est "pas impossible" selon le syndicat.
Que vont devenir les magasins?
Les hypermarchés Cora sont intégrés dans des galeries commerçantes plus ou moins grandes. Que vont devenir ces espaces et qu'en sera-t-il des magasins qui y sont installés ?
On sait d'ores et déjà qu'au moins un repreneur a été trouvé pour les sept immenses espaces qui accueillent actuellement les Cora. Il s'agit d'une entreprise immobilière basée en Belgique nommée Mitiska. Elle envisage de louer ses bâtiments, mais on ignore encore à qui et pourquoi.
Une piste a été évoquée par la direction: la rénovation de ces espaces immenses, y faire des travaux et les diviser en unités plus petites qui pourraient être subdivisées pour en faire de plus petites entreprises, ce qui pourrait sauver quelques emplois.
Des raisons évoquées
La direction de l'enseigne du groupe Louis Delhaize invoque plusieurs raisons, de "l'érosion du pouvoir d'achat" à la "montée en puissance du commerce en ligne", en passant par la concurrence des magasins étrangers et le déclin du modèle de l'hypermarché.
La décision annoncée mardi par la direction de Cora de son intention de fermer ses sept hypermarchés et de mettre fin à l'activité de ses services support début 2026, menaçant l'emploi de 1.779 personnes, était inéluctable, a expliqué Olivier Haller, le CEO de Cora Belux auprès de l'agence Belga. Il assure que toutes les options alternatives ont été étudiées mais qu'aucune valable n'a pu être dégagée.
"Les perspectives financières pour 2025 et 2026 ne permettaient pas d'aller plus loin car la perte nette aurait alors frisé les 90 millions d'euros sur ces deux années. Or nous voulions éviter à tout prix un scénario catastrophe de type faillite", développe le patron.
"Un choc majeur" pour Jeholet
L'annonce de la fermeture des sept magasins Cora établis en Belgique et du licenciement de 1.779 travailleuses et travailleurs constitue "un choc majeur, avec une répercussion sociale énorme", regrette, sur X, le ministre wallon de l'Emploi, Pierre-Yves Jeholet. "L'accompagnement et l'orientation des travailleurs impactés seront une priorité absolue", précise le ministre. "Mes pensées vont vers le personnel, dont je mesure pleinement le désarroi, l'inquiétude et la détresse qui doivent les animer. Je suis et resterai à leurs côtés, tout le temps que durera cette épreuve."
L’annonce de la fermeture des 7 magasins CORA et du licenciement de 1779 travailleuses et travailleurs constitue un choc majeur, avec une répercussion sociale énorme. Toutes mes pensées vont vers le personnel, dont je mesure pleinement le désarroi, l’inquiétude et la détresse 1/4
— Pierre-Yves Jeholet (@PYJeholet) April 8, 2025
Ce dernier recevra, ce mardi après-midi, le CEO de Cora, "afin d'évaluer avec précision la situation et les perspectives pour le personnel et chacun des sept sites d'activités". Le ministre-président wallon, Adrien Dolimont, participera à l'entrevue.
"Une inquiétude depuis des mois voire des années"
Pour l'enseigne Cora, le groupe Louis Delhaize est depuis longtemps à la recherche d'un repreneur, mais sans succès. Fin de l'année dernière, la chaîne avait à nouveau dû faire l'objet d'une injection de capitaux à hauteur de 30 millions d'euros. "Désormais, il se dit que le groupe se focalise sur les immeubles qui abritent les magasins et les galeries qui les entourent. Il vendrait ainsi les murs qui seraient réorganisés en plus petites surfaces", avance L'Echo sur son site internet.
"C'est une inquiétude qui dure déjà depuis des mois, voire des années", explique Fabienne Meulmanns auprès de RTL info. "On sait très bien que Cora rencontre des difficultés, mais c'est très prononcé depuis le début de l'année. Et même si on s'y attend, on n'est jamais prêts."
Cette annonce n'est donc que moyennement surprenante pour de nombreuses personnes, notamment les clients des magasins. "Je viens presque tous les jours et je trouve que les rayons sont très vides et très chers aussi. Les rayons vides depuis un petit temps déjà..."


















