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"Je peux m’effondrer du jour au lendemain": Nicolas Demorand, un journaliste français, révèle sa bipolarité

Nicolas Demorand a brisé le silence sur sa bipolarité, notamment dans son livre "Intérieur Nuit". A travers un témoignage poignant, le journaliste français confie être "libéré" après avoir assumé publiquement sa maladie mentale.

Ce vendredi 30 mai, l’invité du Bel RTL Matin était Nicolas Demorand, un journaliste français. Le premier matinalier de France (chaque matin en duo avec Léa Salamé sur France Inter) est venu présenter son livre-confidence "Intérieur Nuit" sur sa bipolarité. Un témoignage édifiant sur son quotidien, entre longues périodes d'isolement et extrême excitation.  

Il y a quelques semaines, Nicolas Demorand a surpris son public en parlant avec franchise du mal qui le touche. Il avait livré ce message: "Oui, je suis malade mental. C’est cru, c’est violent à dire, peut-être à entendre aussi, mais je ne veux plus le cacher, et me cacher. Comme des centaines de milliers de Français, je suis bipolaire de type 2. J’alterne des phases d’euphorie et des périodes de dépression. Mais je suis soigné, et je suis là chaque matin, avec comme objectif de travailler avec toute l’équipe pour vous informer, vous divertir et vous faire ressentir des émotions."

Pourquoi Nicolas Demorand a-t-il voulu s’ouvrir à ce point? "Parce que le lendemain sortait un livre "Intérieur Nuit", parce que le soir même sortait un long entretien dans Le Point, et je voulais que les auditeurs de France Inter aient la primeur de ce qui allait se dire. Je voulais qu’ils soient les premiers à savoir que j’allais "avouer" que j’ai cette maladie qui me touche depuis des années. Je voulais faire ce geste de confiance, car j’avais peur qu’ils pensent que je leur avais menti ces dernières années, en ne disant pas vraiment qui je suis."

Comment s’est-il senti après avoir diffusé ce message? "Je me suis senti libéré. J’ai eu un petit doute sur les jours d’après, et comment ça allait se passer. Et tout s’est très bien passé. Les gens de la radio n’ont pas changé d’attitude. Je me suis dit pourquoi ne pas en avoir parlé pendant tant d’années. Pourquoi avoir eu honte pendant tant d’années de la maladie mentale ? Alors qu’une fois qu’elle est assumée sur la place publique, les gens vous regardent normalement, comme la personne que vous êtes."

"Cela a dégagé les bronches. Cela a permis de respirer de manière un peu plus simple", poursuit Nicolas Demorand.  

La bipolarité toucherait entre 1 et 2,5% de la population. "On passe d’une euphorie à une grande dépression. Je prends souvent l’exemple du yo-yo psychique. Parfois, il monte haut et vite, violemment. Et parfois, il redescend mollement très très bas. C’est ce mouvement-là, la bipolarité. Il n’y a pas d’éléments qui l’expliquent. Sinon, je serais capable de prévoir l’état dans lequel je vais être. Cela me tombe dessus. Parfois, je suis inexplicablement euphorique et malheureusement, beaucoup plus souvent, je suis inexplicablement dépressif. Il n’y a pas d’événement qui le déclenche. Il n’y a rien qui explique que je peux m’effondrer du jour au lendemain. Cela dure 2-3 semaines, voire un mois. Vous êtes tétanisés", conclut-il.

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