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Valérie travaille depuis 25 ans comme infirmière urgentiste dans un hôpital bruxellois. Déjà confrontée à la violence verbale des patients ou de leurs proches, elle constate une évolution de la menace. « Maintenant on voit les conjoints qui filment dans un deuxième temps pour faire croire qu’on n’est pas correct par exemple », dit-elle.
Une situation compliquée à vivre pour elle. « Ça me touche, ça me rend furieuse car je viens au boulot pour soigner les gens et pas pour me faire menacer ou agresser », soupire Valérie.
Chez les pompiers de Bruxelles, le constat est récurrent. La nuit du réveillon, les hommes du feu sont victimes de jets de pierres ou de feux d’artifice tirés à l’horizontale. Conséquence : La méthode d’intervention sur un lieu sous tension change avec l’utilisation d’un certain type de lance à incendie. « On utilise plutôt des lances basse pression », dit Walter Derieuw, porte-parole des pompiers de Bruxelles. « Dès qu’il y a un signal de danger, on a un corneau de brume qui le signale. »
Selon l’étude VIAS, 61 % des travailleurs interrogés ont été menacés. 68 % déclarent ressentir du stress. « Il y a de plus en plus un lien qui se fait entre le monde professionnel et le monde personnel, dans la vie privée des intervenants », dit Shirley Delannoy Chercheuse à l’institut VIAS. « Il y a des troubles du sommeil également qui sont rapportés, mais en particulier, c’est un répondant sur trois qui indiquait envisager de changer de travail. C’est-à-dire que demain, un hôpital pourrait se vider d’un membre de son personnel sur trois. »
Autre constat : à peine 16 % des victimes d’agression portent plainte à la police. Si des procédures en interne existent, il faut les encourager à les utiliser. « On a un système interne où on peut faire une plainte, comme ça, il y a un service spécifique qui est au courant, il y a les psychologues qui sont au courant. On nous contacte pour voir si éventuellement on a besoin de quelqu’un pour parler. »
Du côté des pompiers, des caméras seront prochainement installées sur les camions et sur les pompiers partis en intervention.
Si les secouristes sont formés pour gérer ces agressions, lutter contre ce phénomène passe aussi et surtout par la sensibilisation et l’éducation.


















