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Jusqu’ici gratuites pour les enfants de moins de 12 ans, les académies artistiques vont désormais devenir payantes pour cette tranche d’âge. La décision, prise par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, entrera en vigueur à la rentrée 2026. Le minerval s’élèvera à 94 euros par enfant.
Pour Michel, professeur de trompette depuis 28 ans, cette accessibilité était essentielle : « Des amis qui sont des représentants de haut vol de l’art et de la musique en Belgique, n’auraient jamais eu accès à la musique sans la gratuité et les facilités qu’ils ont eues à leur époque. »
« Voir ce qu’on peut encore se permettre »
Si certaines familles précaires continueront à bénéficier de la gratuité, d’autres, juste au-dessus des seuils d’exonération, devront payer. Et pour beaucoup, cela signifie faire des choix.
Mécaniquement, moins d’élèves, ce sera moins de professeurs
« Il faudra faire un planning, voir ce qu’on peut encore se permettre pour nos enfants, ou faire des économies ailleurs », confie une mère. Une autre s’interroge : « Est-ce que je vais continuer pour la plus petite, qui a 4 ans ? Elle aime la musique comme ses frères et sœurs, mais je n’en ai pas l’impression quand je vois ce que décide le gouvernement. »
Des pertes d’emplois à prévoir ?
À l’académie de Nivelles, 1.000 des 1.950 élèves ont moins de 12 ans. La directrice, Patricia Dacosse, estime que 200 à 300 enfants pourraient ne pas revenir après l’instauration du minerval. Et les conséquences risquent d’être lourdes pour le personnel enseignant. « Le seul critère pour déterminer le nombre de professeurs rémunérés, c’est le nombre d’inscrits. Donc mécaniquement, moins d’élèves, ce sera moins de professeurs. Certains perdront leur emploi, probablement ceux qui ne sont pas encore nommés », alerte-t-elle. Une pétition circule déjà à Nivelles pour tenter de faire reculer la mesure.
La Fédération Wallonie-Bruxelles compte 111 académies d’enseignement artistique.
