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Elle devait fêter ses 70 ans l’an prochain, mais le compte à rebours est enclenché. La Fédération Wallonie‑Bruxelles a annoncé la fin du contrat‑programme de la Médiathèque Nouvelle, jugeant ses missions redondantes avec celles d’autres opérateurs. L’actuelle ASBL, héritière de la Discothèque nationale de Belgique fondée en 1956, n’avait pourtant gardé qu’un site physique à Auderghem et quelques relais à Bruxelles.
« Nos spécialistes étaient vraiment les meilleurs »
Au micro de Vincent Legraive, Jean‑Jacques Deleeuw, président de l’organe d’administration, évoque la stupeur de l’équipe : « C’est clair qu’on emprunte moins, mais c’est pas parce qu’on emprunte moins qu’on emprunte plus. Et puis nous avions d’autres tâches, d’autres missions où nos spécialistes étaient vraiment les meilleurs en Fédération Wallonie‑Bruxelles pour les exercer. » Selon lui, la Médiathèque avait su s’adapter aux nouveaux usages culturels, sans renier son rôle de passeur entre les supports physiques et numériques.
55 personnes touchées, sans solution de reclassement
La disparition de l’ASBL menace 55 emplois, soit 45,5 équivalents temps plein. « Parce qu’il y a des temps partiels, donc ça fait beaucoup de monde, » précise Jean‑Jacques Deleeuw. L’espoir d’un transfert vers d’autres structures s’amenuise : « On espère pouvoir les reclasser, mais pour l’instant il n’y a pas d’espoir de reclassement, puisque d’après ce qu’on nous dit, la lecture publique ne peut pas absorber ce personnel, ni même un membre du personnel. » Un plan Renault devrait être lancé dès janvier 2026.
Un patrimoine de 400 000 supports à sauver
Au‑delà de l’humain, une autre question se pose : que deviendront les 400 000 CD, DVD, vinyles et cassettes accumulés depuis 1956 ? Leur avenir n’est pas encore décidé, mais une vente partielle paraît probable. La fermeture tourne ainsi une page majeure de la culture populaire belge.


















