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"La couche est pleine": 500 manifestants pour dénoncer les conditions de travail de la petite enfance, la ministre de l'Enfance promet "des efforts"

Le personnel du secteur de la petite enfance est à bout, les directions réclament plus de moyens pour plus assurer la prise en charge des enfants. Malgré son caractère "essentiel", le secteur dénonce un laxisme de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les investissements promis restent des promesses non tenues.

"C'est physique"

Les secteur n'a jamais cessé de travailler. Comme celui des soins de santé, la petite enfance était ouvert pendant le confinement et le covid.

"On est délaissés par la société, on nous prend pour des cons", regrette Aline, puéricultrice depuis 18 ans à la Maison des enfants de Nivelles. Son métier, elle l'adore, mais il laisse des traces… "J'ai mal au dos, j'ai une épicondylite (irritation des tissus au niveau du coude, proche de la tendinite, ndlr), 18 ans de carrière, c'est physique."

Dans cette crèche, comme ailleurs, quand le personnel est malade, il faut se débrouiller… "On n'a pas le choix, il faut tenir", explique Anne-Michelle, assistante sociale. "Aujourd'hui, je fais 8-16h mais si ma collègue est malade, je viens à 7h30, si je finis à 17h et que ma collègue est malade, je finis à 18h30, ça c'est notre réalité quotidienne…"

Ce mercredi, une manifestation est prévue devant la cabinet de Bénédicte Linard, ministre de la Culture, de l'Enfance, des Droits des femmes, de la Santé et des Médias. La veille de la manifestation, à la Maison des enfants de Nivelles, des ateliers créatifs ont été faits avec les plus petits pour préparer celle-ci. Des couches ont été badigeonnées de couleur brune pour signifier que la "couche est pleine", ajoute un autre même du personnel de la Maison des enfants. "C'est important de dire 'Venez une journée, venez voir notre réalité de terrain, venez voir une journée en crèche!'."

"Le personnel est très fatigué et souffre d'un manque de reconnaissance", confirme Hakim Demdoum, le directeur de l'établissement. "Après le covid, on a senti un contre-coup, parce que cette fatigue et ce manque de reconnaissance a pesé sur leurs épaules."

500 personnes manifestent

Aujourd'hui, le monde de la petite enfance dénonce des efforts non reconnus. Le désarroi des professionnels est à son comble, aujourd'hui la petite enfance connait une réelle précarité. L'indexation des salaires, le prix de l'énergie et des services ( nourriture et soins ) grèvent un budget déjà très serré.

Environ 500 personnes ont participé à la manifestation ce mercredi matin à 11h devant le cabinet de la ministre Bénédicte Linard. Une discussion des délégués syndicaux et la ministre de plus d'une heure a eu lieu. Cordiale certes, celle-ci qui n'a abouti à rien de concret. La ministre a promis de "faire des efforts", explique Sébastien Rosenfeld, journaliste envoyé sur place pour RTL info. La ministre a rappelé les 120 millions d'euros supplémentaires rajoutés au budget pour corriger les erreurs du passé.
Mais c'est surtout le quotidien, le manque de personnel et les fermetures de crèches que le personnel de la petite enfance montre du doigt...

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Commentaires

3 commentaires

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  • Le problème est que l'on n'engage pas et l'on ne finance pas ce secteur. Ce ne sont pas les gens qui profitent du système mais le système qui profite des gens.

  • Et bien quand la couche est pleine, on la jette ! Il y en a marre de tous ces gens qui rouspètent parce qu'ils sont débordés. Il y a tant de chômeurs et on fait venir plein d'étrangers, et tout le monde se plaint du manque de personnel. Si on remballait ceux qui sont ici pour profiter du système et les chômeurs de longue durée qui sont connus pour ne jamais avoir cherché du travail, ce pays n'irait pas à sa ruine comme c'est le cas actuellement !

    roger rabbit
     Répondre
  • Je soutiens pleinement ce secteur qui pour rappel a continuer à faire tourner les crèches alors que beaucoup de secteurs étaient paralysés pendant le covid, ils ont été vites oubliés. Des manques de moyens flagrants, un surnombre des enfants, la pénibilité du travail et des directives O.N.E. en dehors de la réalité!... Courage à vous

    Vincent QUAEDVLIEG
     Répondre