Partager:
La cour européenne des droits de l'homme a tranché : l'interdiction, en Wallonie et en Flandre, d'abattre des animaux sans étourdissement préalable n'est pas contraire au droit.
C'est ce que prétendait, pourtant, des membres d'organisations juives et musulmanes en Belgique. Cet arrêt européen conforte l'appel à légiférer... également à Bruxelles.
C’est une décision lourde de sens : la Cour européenne des droits de l’homme s’est exprimée pour la 1re fois sur l’interdiction de l’abattage rituel, sans étourdissement. Verdict, cette loi n’est pas discriminatoire et respecte le droit à la liberté de religion.
Une mauvaise surprise pour l'exécutif des musulmans de Belgique. "La communauté musulmane de Belgique s’inquiète et se demande jusqu’où vont encore aller ces restrictions concernant leurs libertés religieuses qui renforcent par ailleurs le sentiment de rejet et le traitement discriminatoire dont elle est victime", note l'Exécutif.
Pour d’autres, c’est l’aboutissement de plusieurs mois de travail. L’organisation de défense des animaux, Gaïa, salue cette décision : "C'est important de continuer ce combat, car scientifiquement, il y a un consensus qui explique que les animaux qui sont étourdis avant d'être abattus souffrent moins. Maintenant, juridiquement, il y a une preuve supplémentaire", explique Jonathan De Patoul, député au Parlement bruxellois et vétérinaire.
Dans la capitale, la question devrait bientôt être remise à l’ordre du jour. Le doute quant à la discrimination est maintenant levé. "Je dépose, dans quelques semaines, toute une série de règles qui viseront à mieux protéger l'animal", clame Bernard Clerfayt, Ministre bruxellois du Bien-être animal. "Ce point avait été suspendu car, dans le gouvernement, tout le monde n'était pas d'accord. Peut-être que le Parlement reviendra là-dessus lorsqu'il verra mon code du bien-être animal".
Découragés, les abattoirs d’Anderlecht ont annoncé cet été mettre fin à toute activité d’ici 2028.


















