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L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le MERCOSUR (Marché commun du Sud) suscite de vives réactions parmi les agriculteurs et défenseurs de la production locale. Jeudi dernier, des centaines d’agriculteurs de toute l’Europe étaient venus à Bruxelles pour exprimer leur désaccord.
Laurent Nys, patron du marché matinal bruxellois, n’a pas mâché ses mots sur bel RTL ce mardi matin : « Je pense que le MERCOSUR est un mauvais accord et qu’il ne faut pas le signer en l’état ».
Le MERCOSUR prévoit de faciliter les échanges commerciaux entre l’Europe et plusieurs pays d’Amérique latine, comme le Brésil ou l’Argentine. « Ça va détruire l’agriculture européenne parce que ça va faire une distorsion de concurrence incroyable de manière déloyale », dénonce Laurent Nys, qui rappelle les règles strictes auxquelles doivent se conformer les producteurs européens, notamment en termes de bien-être animal et d’utilisation d’antibiotiques. Des normes souvent absentes dans les pays partenaires du MERCOSUR.
Inquiétudes environnementales
Outre les aspects économiques, cet accord soulève également de grandes inquiétudes environnementales. Laurent Nys souligne les incohérences avec les engagements climatiques pris par l’Union européenne : « On fait venir des produits par bateau en plus, donc avec une empreinte écologique complètement en désaccord avec le but produit par le Green Deal. » Ces importations massives, dit-il, risquent de compromettre les objectifs écologiques européens, alors même que les consommateurs cherchent de plus en plus à privilégier des circuits courts et des produits locaux.
L’inquiétude se fait sentir dans tout le secteur agricole, mais aussi chez les consommateurs. L’entrepreneur met en garde : « Ça va déstructurer notre marché » et cela pourrait « appauvrir la qualité des produits qu’on va retrouver dans nos assiettes ». À ses yeux, cet accord menace directement les filières locales et les agriculteurs européens, qui peinent déjà à maintenir une agriculture durable face à des géants économiques comme ceux du Brésil ou de l’Argentine.
De nombreuses critiques
Les critiques exprimées par Laurent Nys rejoignent celles de plusieurs responsables politiques à travers l’Europe. En France, le président Emmanuel Macron s’est opposé à cet accord, tout comme d’autres pays tels que l’Italie. En Belgique, la région wallonne partage également ces réserves. « La Commission fait la promotion d’un accord qui n’est pas bon », estime Laurent Nys, qui appelle à une révision en profondeur de ce projet.
Enfin, s’il n’est pas opposé au principe du libre-échange, Laurent Nys rappelle que celui-ci doit se faire dans des « conditions acceptables pour les producteurs ».















